La grosse femme d’à côté est enceinte, Michel Tremblay

29 juillet 2008

La grosse femme d'à côté est enceinte, Michel Tremblay dans AMERIQUE DU NORD 51FXA9BFK6L._SL500_AA240_

4ème de couverture :

Au coeur du Plateau Mont-Royal, ce quartier populaire de Montréal qui prend des allures de véritable microcosme social, une femme de 42 ans, enceinte de sept mois, devient le centre d’un monde réaliste et fantasmagorique. Dans la journée du samedi 2 mai 1942, alors que tourbillonnent émotions et drames de la vie privée, le romancier met en place, avec un grand bonheur d’écriture, les acteurs du premier tome du puissant cycle romanesque des Chroniques du Plateau Mont-Royal.

Mon avis :

Le récit de La grosse femme d’à côté est enceinte, de Michel Tremblay, fut écrit une dizaine d’années après sa pièce de théâtre Les Belles soeurs. Si le genre littéraire change, l’action pourtant rappelle ici le théâtre puisqu’elle  se réduit à une seule journée, le 2 mai 1942, et à un même lieu, le quartier du Plateau Mont-Royal, plus particulièrement la rue Fabre et le Parc Lafontaine. Ce condensé de vies donné à voir en une seule journée, à première vue normale, mais pas tout à fait ordinaire, et cette galeries de portraits vivants, complexes et variés rendent la lecture de ce livre exquise.

L’histoire est avant tout celle d’une famille autour de laquelle gravite celle d’un quartier. Si Victoire, la grand-mère, semble être la figure centrale de cette famille, c’est pourtant bel et bien « la grosse femme » qui est le point névralgique et le symbole maternel par excellence. Son obésité joint à sa grossesse la condamne à l’inactivité, assise seule dans sa chambre, et tous les autres personnages composent leur vie autour d’elle. Son absence même de prénom lui confère une nature universelle et c’est auprès d’elle que les uns et les autres viennent s’épancher et se confesser. Ce thème de la maternité est omniprésent dans le récit, révélée à la fois comme ce qu’il y a de plus beau et de plus vénérable quand la grossesse est souhaité, ce qui est le cas de « de la grosse femme », ou alors entâchée par la répugnance et le refus, ce qui est le cas d’autres femmes enceintes du quartier et d’Albertine, la belle-soeur de la grosse femme. Michel Tremblay met en relief le fait que durant la guerre, l’enfantement pouvait dispenser les hommes d’aller à la guerre. Certaines femmes devenaient alors mère par contrainte et obligation plutôt que par désir. De plus, l’ignorance et l’absence de communication menaient les femmes à méconnaître leur condition d’épouse et de futur mère. Dans le récit, c’est la grosse femme, qui à la fin, réunit les femmes enceintes et tente de les éclairer sur ces choses de la vie. 

Même si je m’attache particulièrement au personnage de la grosse femmes, tous les autres personnages sont aussi passionnants, et l’on se rend d’ailleurs compte que l’amour et la sexualité ne préoccupent pas seulement les femmes enceintes. Voyez Edouard dont nous comprenons bien les penchants, les deux enfants, Thérèse et Richard qui découvrent les troubles de la sexualité, Albertine qui la rejette, la grosse femme et son mari qui y aspirent, etc…

Et puis, il y a aussi ces quatres femmes, les trois tricoteuses et leur mère, les gardiennes, les tisseuses de destin, invisibles protectrices semblables aux Parques, qui distillent dans le roman cette touche de fantastique et de surnaturel qui côtoie avec un naturel déconcertant le réalisme du récit. 

Et puis bien sûr, il serait impensable de ne pas parler du langage, du parler typiquement québécois, qui ne rend pas les mêmes sensations que le classique français. Et de ce langage naît le pouvoir de communiquer et de rentrer en contact. Il n’est pas besoin de description dans ce livre, le langage seul permet de voir, de sentir les personnages, il est totalement visuel.

Que dire de plus pour raconter mon plaisir de lecture, pour rendre compte de la beauté de ce récit et du talent de son auteur et pour vous donner à votre tour le désir de rencontrer la grosse femme? Tout simplement que vous allez côtoyer des personnages attachants dans un univers qui l’est tout autant, que vous aurez aussi souvent un sourire aux lèvres qu’un pincement au coeur, et que vous aurez une envie irrésistible de lire à voix haute…

Un grand merci à ma maman, ma figure maternelle à moi, qui a eu l’excellente idée de me confier ce livre de Michel Tremblay.

ON EN PARLE ICI AUSSI : Karine

HAMON Hervé

23 juillet 2008

HAMON Hervé dans AUTEURS 20041011653421

Biographie :

Hervé Hamon est un écrivain français, né le 14 août 1946 à Saint-Brieuc.

D’abord professeur de philosophie, il démissionne de l’Éducation nationale pour se consacrer à l’écriture. Journaliste quelque temps à Politique Hebdo, il amorce ensuite, avec Patrick Rotman, une carrière d’écrivain enquêteur. De cette association naissent des ouvrages dont beaucoup sont des succès : Les porteurs de valises, La deuxième gauche, Tant qu’il y aura des profs, Génération, Tu vois je n’ai pas oublié (biographie d’Yves Montand). D’un commun accord, Hamon et Rotman décident de travailler en solo après 1991.

Hervé Hamon publie une enquête sur les médecins puis bifurque vers des travaux plus littéraires et personnels où la mer occupe une grande place (Besoin de mer, L’Abeille d’Ouessant, Le livre des tempêtes). Après Le vent du plaisir, récit autobiographique, il revient à l’enquête avec Tant qu’il y aura des élèves où il re-visite, vingt ans après, l’enseignement secondaire public. En 2006, il quitte les éditions du Seuil auxquelles il a été fidèle pendant 23 ans et s’en explique publiquement, déplorant la perte d’indépendance de la maison. En 2007, il publie son premier roman, Paquebot, aux éditions du Panama. Il a été élu, en 2005, écrivain de marine.

Bibliographie :

  • Les porteurs de valises, 1979
  • Les Intellocrates, 1981
  • La deuxième gauche, 1982
  • Tant qu’il y aura des profs, 1984
  • Génération, 2 vol., 1987-1988
  • Tu vois je n’ai pas oublié, 1990
  • Nos médecins, 1994
  • Besoin de Mer, 1997
  • L’Abeille d’Ouessant, 1999
  • Le livre des tempêtes, photographies de Jean Gaumy, 2001
  • Le vent du plaisir, 2001
  • Tant qu’il y aura des élèves, 2004
  • Cargo, peintures et dessins d’Anne Smith, 2005
  • Paquebot, 2007
  • Demandons l’impossible, 2008

Paquebot, Hervé Hamon

23 juillet 2008

Paquebot, Hervé Hamon dans aventures 9782755702484

4ème de couverture :

C’est un roman d’aventures, un livre qui raconte des histoires. C’est l’histoire d’une croisière sur l’océan Indien, une croisière un peu spéciale baptisée “croisière mystère”. C’est l’histoire d’un paquebot qui s’appelle Imperial Tsarina, un vieux paquebot rondouillard dont l’armateur est grec et l’actionnaire russe, ce qui va lui valoir beaucoup d’ennuis.

À bord, ils sont venus, ils sont tous là, le capitaine courageux, le savant amoureux, le théologien libertin, le chef mécanicien à particule, le financier sentimental, le magicien jaloux, l’animateur qui lit Homère. Sans oublier Svetlana, la sulfureuse danseuse russe.

C’est une comédie qui aime les coups de théâtre et les déclarations d’amour. Il y aura même des morts, mais la fête continue. Les passagers voulaient du mystère et des surprises : ils sont servis.

Et en plus ils s’amusent. Nous aussi.

Mon avis :

Love, exciting and new
Come Aboard. We’re expecting you.
Love, life’s sweetest reward.
Let it flow, it floats back to you.

Love Boat soon will be making another run
The Love Boat promises something for everyone
Set a course for adventure,
Your mind on a new romance.

La Croisière s’amuse pensez-vous? En tout cas ici, elle tente de s’amuser comme elle peut. Et rien n’est moins sûr quand on imagine un paquebot à la dérive, laché en plein océan par son actionnaire qui décide de déposer le bilan. Si l’ordre est de rentrer au port, le résultat sera tout autre : le bateau continuera à voguer sur les flots vaille que vaille. Et voilà donc toute une équipe décidée à satisfaire pleinement les croisièristes jusqu’au débarquement.

Je dois reconnaître que l’histoire bien qu’originale, ne m’a pas emportée plus que ça. Je ne me suis pas ennuyée, mais mon rythme de croisière-lecture, inhabituellement long, prouve qu’il m’a fallu parfois me tenir au « bastingage » pour ne pas décrocher. Je n’irais cependant pas juqu’à dire que j’ai failli me noyer dans les flots des pages, j’avais rapidement pensé à me munir d’une bouée…

Et pourtant, tous les ingrédients sont bel et bien réunis pour passer un agréable moment sur ce paquebot. On ne peut nier les multiples rebondissements, les situations plus insolites les unes que les autres, et un soupçon d’aventure distillé dans un grand flot d’humour. Mais ce qui fait le charme de ce roman, ce sont bien entendus nos passagers, croisièristes ou hommes d’équipages. Imaginez un capitaine rebel aux ordres, qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui de « La croisière s’amuse », un animateur-intello à l’humeur joviale parfois crispante, souvent horripilante, une danseuse-chanteuse russe au physique renversant, son magicien de mari, possessif et soupçonneux, un professeur séduit par les charmes de notre susdite danseuse russe, et un prêtre défroqué libertin.

Si j’ai parfois souri face à la facétie de certains situations, j’ai aussi été touché par des passages et des déclarations attendrissantes qui ébranlent et font chavirer votre coeur comme au plus fort de la tempête.

Mais finalement, ce roman de Hervé Hamon, en dépit de personnages truculents, et de passages burlesques, ne me laissera pas un souvenir inaltérable. Pour moi, le voyage a été agrable, je n’ai pas pris conscience de la tourmente et des perturbations, j’ai plutôt le souvenir d’un calme plat, mais délassant…

BRYSON Bill

22 juillet 2008

BRYSON Bill dans AUTEURS billBrysonPortrait

Biographie :

Né en 1951 à Des Moines, dans l’Iowa, Bill Bryson interrompt ses études en 1972 et part à l’aventure en Europe pendant quatre mois. Ce premier voyage européen sera relaté par épisodes dans Neither Here Nor There: Travels in Europe (non traduit en français).

Au milieu des années 70, Bill Bryson rencontre sa future épouse britannique alors qu’il travaille en Angleterre, Cynthia. Ils retournent ensemble aux États-Unis pour que Bill puisse terminer ses études, après quoi, en 1977, ils reviennent s’installer en Angleterre, dans le Yorkshire. Bryson exerce alors la profession de journaliste pour le Times, puis pour The Independant. Il abandonne le journalisme en 1987.

En 1995, les Bryson et leurs quatre enfants décident de retourner vivre quelque temps aux États-Unis, à Hanover, dans le New Hampshire. Bryson relate sa confusion au quotidien, en revenant vivre en tant qu’adulte dans son pays natal, dans Notes From a Big Country (American rigolos : Chroniques d’un grand pays en traduction française). En 2003, la famille repart pour le Royaume-Uni et vit à présent près de Wymondham, dans le Norfolk.

En 2004, Bryson remporte le prestigieux prix Aventis du meilleur livre de vulgarisation scientifique pour son A Short History of Nearly Everything (Une histoire de tout, ou presque, Payot, 2007), ouvrage explorant les grandes découvertes scientifiques jusqu’à aujourd’hui, truffé d’anecdotes amusantes.

Bryson a également écrit deux ouvrages sur l’histoire de la langue anglaise : Mother Tongue et Made in America, ainsi qu’un guide du bon usage, Bryson’s Dictionary of Troublesome Words (nouvelle édition de son The Penguin Dictionary of Troublesome Words publié en 1983). 

Son dernier ouvrage est une autobiographie relatant son enfance dans l’Amérique des années 50, The Life and Times of the Thunderbolt Kid.

Bibliographie :

  • The Palace Under the Alps and Over 200 Other Unusual, Unspoiled, and Infrequently Visited Spots in 16 European Countries, 1985
  • The Lost Continent: Travels in Small-Town America, 1989 (Motel Blues)
  • The Mother Tongue: English and How it Got That Way, 1990
  • Neither Here Nor There: Travels in Europe, 1991
  • Made in America: An Informal History of the English Language in the United States, 1994
  • Notes from a Small Island, 1995
  • A Walk in the Woods: Rediscovering America on the Appalachian Trail, 1998
  • Notes From a Big Country, 1998 (American rigolos : Chroniques d’un grand pays)
  • Down Under, 2000 (Nos voisins du dessous : Chroniques australiennes)
  • Bill Bryson’s African Diary, 2002
  • Bryson’s Dictionary of Troublesome Words, 2002
  • A Short History of Nearly Everything, 2004
  • The Life and Times of the Thunderbolt Kid: A Memoir, 2006

Nos voisins du dessous : Chroniques australiennes, Bill Bryson

10 juillet 2008

Nos voisins du dessous : Chroniques australiennes, Bill Bryson dans GENRES LITTERAIRES 9782228899918

4ème de couverture :

L’Australie n’est pas seulement célèbre pour ses kangourous, ses drag-queens et ses surfeurs. On y trouve aussi les bestioles les plus voraces et venimeuses du globe, des déserts où mieux vaut ne pas s’aventurer pour un petit besoin, et puis de drôles de gens persuadés que vous les prenez pour des ploucs du bout des antipodes.Bill Bryson, l’illustre auteur chez Payot de Motel Blues et American Rigolos, aimerait ressembler à Indiana Jones plutôt qu’à Mister Bean. Le voici donc surarmé de courage pour sillonner l’Australie et en aborder les thèmes les plus divers : sa flore, sa faune et sa population, mais aussi l’histoire très singulière de son exploration et de sa colonisation, sans oublier la « question aborigène », car si une plume aussi caustique traite d’un sujet aussi grave, c’est pour mieux nous en révéler toutes les aberrations.

Mon avis :

Désolée pour ces quelques jours d’absence, mais je reviens tout juste d’un voyage étonnant, époustouflant, à l’autre bout du monde… tout juste le temps de rentrer, de souffler un peu, de se poser et je viens vous raconter tout ça. Mais bon, j’ai peut-être un peu triché… C’est vrai j’ai « voyagé », loin je vous l’accorde, mais sans bouger de mon confortable canapé. Juste un bouquin de Bill Bryson entre les mains, et me voilà en Australie. Enfin je m’y trouvais déjà quelques temps auparavant avec Nikki Gemmell… j’ai juste changé de guide en cours de route.

Mieux que le Guide du Routard ou autre Michelin, les récits de voyage de Bill Bryson sont un pur régal!! Il s’avère être un agréable compagnon de voyage, pas mal bavard, toujours joyeux, souvent hilarant, et authentique anti-héros qui nous raconte avec auto-dérision ses tribulations australiennes.

Mais ce cher Bill the Routard  se révèle être aussi très curieux, ne laissant aucun détail culturel de côté, vous expliquant tout à la perfection. Rien à voir avec d’insipides cours d’histoire-géo. L’Australie vous est révélée de part en part. De sa colonisation à la construction de ses grandes villes, en passant par sa géographie, son désert, ses bestioles plus effrayantes les unes que les autres (à savoir, araignée à dos-rouge, méduse-boite, vers géants pouvant atteindre 4m, et autres requins et alligators), et son incroyable et démesuré « vide » central.

Hé oui, l’Australie fait rêver bien des gens, mais le tarif « effrayant » pour s’y rendre à tendance à nous faire choisir des destinations un peu plus abordables. C’est pourquoi, ce récit est un moyen peu coûteux de voyager. Et je n’espère maintenant qu’une chose… que Bill fasse ses bagages et reparte rapidement à l’aventure d’un nouveau pays!! 
 

ON EN PARLE ICI AUSSI : Sophie

GEMMELL Nikki

5 juillet 2008

GEMMELL Nikki dans AUTEURS bogem08 

Biographie:

Née en Australie, en 1967 à Wollongong, ville industrielle de Nouvelle-Galles du sud. Après différents métiers – petits rôles d’actrice, vendeuse, serveuse – elle se tourne vers le journalisme et travaille pour la radio à Sydney, Alice Springs et Darwin.

C’est à l’université de technologie de Sydney qu’elle a étudié l’écriture.

En 1995, Nikki Gemmel effectue un voyage en Antarctique pour couvrir une expédition scientifique. De cette expérience captivante va naître son premier roman :  »Traversée ».

Conquise par ce désert de glace, Nikki Gemmel poursuit ensuite sa route dans le désert australien, décor de son deuxième roman : « Les noces sauvages ».

Son œuvre est saluée par la critique internationale et traduite en plusieurs langues. En France, on la compare à Jack Kerouac, en Australie, elle est considérée comme l’un des auteurs engagés parmi les plus doués de sa génération et aux Etats-Unis sa voix s’élève comme l’une des plus originale de son temps.

Elle vit à Londres, est productrice pour BBC World Service et travaille actuellement à son cinquième roman.

Bibliographie :

  • « Shiver« , 1997 (« Traversée« , 1999)
  • « Cleave« , 2000 (« Les noces sauvages« , 2001)
  • « Lovesong« , 2001 (« Love song« , 2001)
  • « The bride stripped bare« , 2004 (« La mariée mise à nu« , 2007)

Les noces sauvages, Nikki Gemmell

5 juillet 2008

Les noces sauvages, Nikki Gemmell dans GENRES LITTERAIRES 2714436374.08.LZZZZZZZ 

4ème de couverture :

« Un chèque est à l’origine de cette histoire. L’enveloppe qui l’apporta était bleuie par la crasse et, pour être passée entre trop de mains, fine comme du papier à cigarettes. Elle mit deux mois pour atteindre Snip. Le montant du chèque était conséquent et les instructions jointes, tapées à la machine, brutales : Traque-le! »

Ainsi commence l’hallucinant voyage de Snip Freedman. Un voyage qui, pour la jeune artiste vagabonde, instable va se transformer en une vraie quête des origines.

Plusieurs milliers de kilomètres de route qui la mènent jusqu’au coeur de l’Australie originelle, celle des Aborigènes dont la mystèrieuse culture reste à jamais impénétrable aux Blancs, celle du désert ocre qui s’étend au centre du pays, sauvage, plombé de soleil, où elle va frôler la mort et aussi, enfin, toucher du doigt sa vérité…

Mon avis:

Quand j’ai entendu parler de cette auteure et de ce livre en particulier, j’ai tout de suite ressenti beaucoup de curiosité et d’intérêt. Il y était question de l’Australie, et rien que pour ça, je voulais tenter l’expérience. Mais, au final, mon sentiment définitif est assez mitigé.

J’ai été conquise par la description de ce territoire infini, désertique, brûlant, inhospitalier… Malgré toute son hostilité, il captive, fascine, et provoque par sa singularité. Et Nikki Gemmell a l’aisance et la virtuosité d’en parler de cette manière. Elle montre avec réalisme ce qu’il est et ce qu’il représente pour les Australiens et les Aborigènes. Et ici aussi, elle parle de ces deux cultures comme on marche sur la pointe des pieds : sans trop en dire, en laissant deviner et imaginer. Elle montre du doigt mais toujours de manière discrète, car l’heure n’est pas à l’explication ni à la justification. Mais de manière très subtile, elle parle de ce fossé qui existe entre ces deux « communautés ». Les uns sont les « Blancs », les autres sont les « Noirs »… On s’aborde, on se jauge, on se craint parfois, on tente de se respecter, mais il existe une limite invisible que l’on devine toujours…

Quant à l’histoire, je dois reconnaître que si je ne suis pas une inconditionnelle de ces héros en proie à l’instrospection et à l’auto-analyse, cette Snip est attachante et la relation avec son père émouvante. Mais bon, sans le décor autour, aussi omniprésent, je ne suis pas sûre que j’aurais accroché avec cette histoire. Le désert, l’outback est vraiment un des personnages principaux et sans lui, le récit n’aurait pu la même saveur.

Mais ce qui m’a le plus gêné, c’est le style d’écriture, cette prose poétique, trop ciselée, trop tranchante, qui manque de naturel à mon goût, mais qui a sans doute son charme pour ceux qui apprécient. Je ne suis malheureusement pas de ceux-là…

ON EN PARLE ICI AUSSI : Yueyin

IRVING John

4 juillet 2008

IRVING John dans AUTEURS irving

Biographie :

John Irving est né à Exeter dans le New Hampshire dans des circonstances qui expliquent nombre de ses romans : sa mère, Helen, l’a mis au monde hors des liens du mariage, en refusant de dévoiler l’identité du père de l’enfant. Helen Winslow s’est plus tard mariée avec Colin F. Irving. John Winslow devint alors John Irving, prenant le nom de son père adoptif. Jusqu’au milieu du XXe siècle, il ne chercha jamais à découvrir l’identité de son père biologique : « J’avais déjà un père », disait-il. Il apprit beaucoup plus tard, à 60 ans, le nom de son géniteur, John Blunt Sr., alors que celui-ci était déjà décédé. Le fait de n’avoir pas connu son père a été à l’origine de son dernier livre, « Je te retrouverai », et a marqué beaucoup de ses œuvres, les femmes y élevant souvent leurs enfants seules. Étant né durant la seconde guerre mondiale, les blessés de guerre sont souvent présents dans ses livres comme en témoigne « L’œuvre de Dieu, la part du Diable ». John Irving fit ses études à Exeter, où il fut un étudiant médiocre, à cause d’une dyslexie alors non diagnostiquée, mais un lutteur exceptionnel. L’émancipation de la femme, la lutte et la vie universitaire en Nouvelle-Angleterre occupent une place importante dans ses romans, en particulier dans « Le Monde selon Garp » et « Une Prière pour Owen ».

La carrière de John Irving démarra à l’âge de 26 ans avec la publication de son premier roman, « Liberté pour les ours ». Le livre fut relativement bien accueilli par la critique mais ne fut pas un succès d’édition. Ses deuxième et troisième romans « L’Épopée du buveur d’eau » et « Un Mariage poids moyen » furent accueillis de la même manière. Frustré par le manque de promotion de ses romans assuré par sa première maison d’édition Random House, il choisit d’offrir son quatrième roman « Le monde selon Garp », partiellement autobiographique, (1978) à Dutton books qui lui promet un effort marketing plus important. Le roman fut un best-seller international et un phénomène culturel. 

John Irving revient chez Random House pour son livre suivant « Un enfant de la balle » (1994). Sans doute son livre le plus compliqué et difficile, qui lui vaut le rejet de la critique mais un nouveau succès d’édition, comme le sera « La quatrième main » publié en 2001. Entre ces deux romans, « Une veuve de papier » (1998) sera beaucoup mieux accueilli par la critique. Le dernier roman de John Irving « Until I Find You » a été publié en juillet 2005. Il a récemment été traduit en français sous le titre « Je te retrouverai ».

Aujourd’hui, il partage son temps entre ses résidences dans le Vermont, à Toronto, et New York.

(source Wikipédia)

Bibliographie :

  • « Setting free the bears« , 1968 (« Liberté pour les ours!« )
  • « The water-method man« , 1972 (« L’épopée du buveur d’eau« )
  • « The 158-pound marriage« , 1974 (« Un mariage poids moyen« )
  • « The world according to Garp« , 1978 (« Le monde selon Garp« )
  • « The Hotel New Hamphire« , 1981 (« L’Hôtel New Hampshire« )
  • « The Cider House rules« , 1985 (« L’Oeuvre de Dieu, la part du Diable« )
  • « A prayer for Owen Meany« , 1989 (« Une prière pour Owen« )
  • « Trying to save Piggy Sneed« , 1993 (« Les rêves des autres« , en partie traduit)
  • « A son of the circus« , 1994 (« Un enfant de la balle« )
  • « A widow for one year« , 1998 (« Une veuve de papier« )
  • « The fourth hand« , 2001 (« La quatrième main« )
  • « Until I find you« , 2005 (« Je te retrouverai« )

 

Le monde selon Garp, John Irving

26 juin 2008

Le monde selon Garp, John Irving dans AMERIQUE DU NORD 9782020363761

4ème de couverture :

Jenny Fields ne veut pas d’homme dans sa vie, mais elle désire un enfant. Ainsi naît Garp. Il grandit dans un collège où sa mère est infirmière. Puis ils décident tous deux d’écrire, et Jenny devient une icône du féminisme. Garp, heureux mari et père, vit pourtant dans la peur : dans son univers dominé par les femmes, la violence des hommes n’est jamais loin… Un livre culte, à l’imagination débridée, facétieuse satire de notre monde.


Mon avis :

Ouh la…!! Dur exercice qui m’attend là. En lectrice inconditionnelle des romans de John Irving, je ne suis pas sûre d’arriver à faire une critique vraiment…. euh… »critique ». Je suis sûre que si c’était l’auteur du bottin, l’annuaire aurait pu devenir mon livre de chevet… Mais n’exagérons pas, essayons de faire un commentaire construit….

L’histoire?… Difficile de la raconter. Il s’agit plustôt d’un ensemble d’histoires représentées par une multitude de personnages plus hauts en couleur les uns que les autres…

Il y a Garp bien sûr… son enfance, sa vie d’adulte, son goût de l’écriture, ses angoisses de père…et puis Garp c’est aussi tous ces autres personnages qui gravitent, tels des satellites, autour de lui : sa mère, écrivain et féministe jusqu’au bout des ongles de pieds, sa femme Hélène, sa meilleure amie transexuelle, ses enfants…et encore bien d’autres…

Garp, c’est aussi une ribambelle d’anecdotes, d’événements aussi cocasses qu’extravagants et dramatiques, et décris avec force détails et minutie. Et tous ces épisodes s’encastrent comme dans un engrenage invisible mais toujours contrôlé. Importance aussi de ces actes a priori insignifiants, des faux-pas accidentels ou non, mais dont les répercussions annoncent parfois de véritables tragédies. 

Mais Garp, ainsi que tous les autres personnages c’est aussi et surtout un miroir : voyez leurs flaiblesses, leurs défauts, leurs folies, leurs sensibilités. Vous pourrez toujours vous identifier à tel ou tel personnage, parce que un ou plusieurs aspects de leur caractère, ressemble au nôtre. Même quand ça paraît étrange ou farfelue, on est près à croire que c’est vrai. Son histoire n’est qu’une somme des parties de chacun de nous. L’on ne peut échapper à ces reflexions pertinentes sur le sens de la vie : sur tout ce que nous avons réalisé et tenté de mener à bien dans la vie, malgrès les peines, les tourments et les disparitions… C’est toute la fragilité de la vie qui est décrite ici… Et ce roman est en parfaite conformité avec elle.

C’est presque difficile d’exprimer verbalement ce qu’est cette oeuvre. J’éprouve quelques difficultés à formuler avec concision ce qui m’attire en elle. Ce que j’y vois, c’est une oeuvre vivante, une ligne de vie…

ON EN PARLE ICI AUSSI : Gaël, Bluegrey, Choupinette

BEAUCHEMIN Yves

26 juin 2008

BEAUCHEMIN Yves dans AUTEURS 335

Biographie :

(source Wikipédia) 

Yves Beauchemin est né en 1941 en Abitibi, au Québec… Après des études classiques au collège de Joliette, il s’inscrit à la faculté de Lettres de l’Université de Montréal et obtient une licence en 1965 (français et histoire de l’art). Il a été professeur de littérature, éditeur, puis conseiller musical et documentaliste à Télé-Québec.

En 1974, il fait une entrée remarquée sur la scène littéraire avec la publication de « l’Enfirouapé », qui lui vaut le Prix France-Québec 1975. En 1981, « Le Matou » apporte le succès à Yves Beauchemin. Ce roman a battu le record de tous les temps; il fut vendu à plus d’un million d’exemplaires.

En 1983, il prend une année sans solde pour préparer son troisième roman  »Juliette Pomerleau ».

Il écrit également pour les jeunes. En 1991 paraît « Une histoire à faire japper », qui sera suivi en 1992 par « Antoine et Alfred », en 1996 par  »Alfred sauve Antoine » et en 1997 par « Alfred et la lune cassée ». Dans ces romans pour les jeunes, l’auteur mentionne: « Je raconte une histoire au premier degré en accordant une grande part à la fantaisie, le but étant de distraire, de créer du plaisir chez le lecteur. » Échos Vedettes janvier 1997.

En septembre 1993, Yves Beauchemin faisait son entrée à l’Académie des lettres du Québec. Bien d’autres romans suivront ensuite.

Bibliographie :

  • « L’Enfirouapé« , 1974 
  • « Le Matou« , 1981
  • « Du sommet d’un arbre« , 1986
  • « Juliette Pomerleau« , 1989
  • « Une histoire à faire japper« , 1991
  • « Antoine et Alfred« , 1992
  • « Le second Violon« , 1996
  • « Alfred sauve Antoine« , 1996
  • « Antoine et la lune cassée« , 1997
  • « Les émois d’un marchand de café« , 1999
  • « Une nuit à l’hôtel« , 2001
  • « Charles le téméraire« , 2004
  • « Charles le téméraire II/ Un saut dans le vide« , 2005
  • « Charles le téméraire III/ Parti pour la gloire« , 2006
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