4ème de couverture :
Entre les colombes et les vautours, Thérèse, Pierrette et Simone, les trois fillettes inséparables de l’école des Saints-Anges, ouvrent soudain les portes de la connaissance.
En quatre journées menées, au rythme d’une symphonie de Brahms, ces personnages rencontrent l’hostilité de mère Benoîte-des-Anges, marâtre et cruelle directrice, alors que vont bon train les préparatifs de la Fête-Dieu. Ce roman entre ciel et terre, où le mysticisme le dispute à l’hypocrisie et au mensonge, est le second tome des Chroniques du Plateau Mont-Royal. Son action, toujours dans le Montréal prolétaire de 1942, se situe un mois après les événements racontés dans « La grosse femme d’à côté est enceinte ».
Mon avis :
Après avoir découvert l’oeuvre de Michel Tremblay avec le premier tome des Chroniques du Plateau Mont-Royal, à savoir La Grosse femme d’à côté est enceinte, me revoilà partie dans le Montréal des années 40 avec Thérèse et Pierrette à l’Ecole des Saints-Anges.
Thérèse, jolie petite fille de 11 ans, fille d’Albertine et nièce de la grosse femme, est inséparable de son amie Pierrette aux « dents croches ». Pour tout le monde, elles sont « Thérèse pis Pierrette ». Mais malgré les apparences, « Thérèse pis Pierrette » n’est pas un duo mais bien un trio. Car derrière le « pis » se cache la timide et insignifiante Simone, affublée d’un terrible bec de lièvre qui lui cause bien du chagrin… Et comme l’indique le titre, ce trio indissociable arpente chaque jour les couloirs de l’école des Saints-Anges, théâtre où vont se jouer quatre journées décisives dans la vie de chaques protagonistes.
Tout commence un mois après la fin de La grosse femme d’à côté est enceinte. Simone, après une intervention chirurgicale visant à atténuer la malformation de sa lèvre « fendue », reviens à l’école entourée de ses deux amies. Si elle s’inquiète du regard de ses camarades d’école, le pire viendra de la mère supérieure et directrice de l’école, j’ai cité : Mère Benoîte-des-Anges, aussi surnommé « Mère Dragon du yable » par nos petites élèves. Suite à une terrible humiliation infligée par cette dernière au sujet de son opération, Simone s’en retourne chez elle, anéantie, après seulement une matinée à l’école. S’ensuit alors tout un enchaînement : soeur Sainte-Catherine, enseignante de la classe de Simone, s’insurge et proteste contre l’attitude de la mère supérieure, et cette dernière, vexée d’un tel affront, la congédie rudement. C’est alors toute une école qui décide de faire front contre cette religieuse autoritaire et sans pitié pendant l’évènement le plus important de l’école : la préparation de la Fête-Dieu.
Les élèments mis en place dans le tome précédent commencent à prendre forme ici et nous retrouvons avec plaisir quelques-uns de ses protagonistes : Victoire la grand-mère, Albertine sa fille, Thérèse et Marcel les petits-enfants. La grosse femme est à l’hôpital où elle attend avec impatience d’arriver au terme de sa grossesse ; Marcel retrouve son chat, officiellement mort dans le tome précédent, visiblement (ou invisiblement) remis sur pattes grâce à nos quatre tricoteuses, toujours aussi mystèrieuses ; Albertine fait de son mieux pour être plus agréable à vivre ; Victoire tente de déjouer la folie et la mort qui semblent la tourmenter et Thérèse quant à elle se voit suivie par Albert, le gardien de parc, rencontré lui aussi dans le premier tome. Et c’est avec un aussi grand plaisir que nous retrouvons le parlé typiquement québécois qui, dans la bouche de Thérèse, devient une vraie merveille d’écriture. Car cette petite élève a bien du caractère et se laisse rarement marcher sur les pieds. Elle sait ce qu’elle veut, ne doute de rien et use de la langue de chez elle pour remettre en place quiconque viendrait se mêler de ce qui ne le regarde pas.
Un deuxième volet qui fait autant de bien que le premier, qui fait chavirer le coeur autant qu’il fait sourire, qui déroute le lecteur par le surnaturel autant qu’il l’ancre dans la réalité…. Bref un second tome qui laisse présager une suite tout aussi réussie!!