Archive de la catégorie ‘Etats-Unis’

Un oeil bleu pâle – Louis Bayard

Lundi 6 avril 2009

Un oeil bleu pâle - Louis Bayard dans AMERIQUE DU NORD 9782749109046

En 1830, Gus Landor, un vétéran de la police new yorkaise se rend à l’académie militaire de West Point pour enquêter sur le suicide douteux d’un élève retrouvé pendu.

Pour le seconder dans son enquête et pouvoir approcher les élèves sans trop inquiéter ces derniers ainsi que la direction, Landor demande le concours d’un jeune élève à l’attitude de poète romantique, Edgar Allan Poe. Excellente idée de la part de Bayard de donner les rênes de l’enquête à celui qui sera considéré plus tard comme le père du roman policier, avec sa nouvelle Double assassinat dans la rue Morgue de 1841.

Bien que romancé, ce passage de Poe à West Point n’en est pas moins réel et l’on jurerait que les choses se soient vraiment passées ainsi. L’atmosphère rigide et secrète de l’académie militaire est palpable, les personnages sont crédibles et leur personnalité fouillée, quant à l’intrigue, elle est vraisemblable et menée de mains de maître.

Si la fin peut paraître décevante, attendez seulement de lire l’épilogue!! Moi qui ai connu de nombreuses frustrations à la lecture des dénouements de romans policiers, j’avoue que cette fois-ci, WHAOUHH!!

 

La reine de l’Idaho

Mercredi 18 février 2009

La reine de l'Idaho dans AMERIQUE DU NORD 2264039922

L’histoire est celle du narrateur, Thomas Burton. Il ne nous livre pas son passé et l’histoire de sa famille de manière gratuite. La raison de cet appel au passé prend naissance avec la réception d’une lettre…, une lettre qui va sonner comme un retour aux sources, une quête de la vérité. En effet, l’expéditrice, Amy McKinney, prétend être sa soeur. Si le refus et le déni sont les premières réactions de Thomas, l’écriture va pourtant lui permettre de revenir sur l’histoire de sa famille, où sa grand-mère, « la Reine du mouton » s’impose comme l’image central. Lui sera-t-il ainsi possible de faire la lumière sur ce secret si bien gardée ?

Il s’agit ici d’un roman d’une force incroyable. L’auteur nous mène d’un bout à l’autre des Etats-Unis, virevoltant entre l’Ouest américain et la Côte Est, nous fait faire des bonds dans le temps passant ainsi du début à la fin du siècle, et nous propose les portraits de deux familles que tout distingue : les McKinney, parents adoptifs modèles et respectables mais trop soucieux et silencieux et le clan Sweringen pour qui la gaieté a toujours été le mot d’ordre.

La galerie de portraits, proposée par l’auteur, nous donne à voir des personnages plus hauts en couleur les uns que les autres et si la grand-mère apparaît vraiment comme la figure centrale de la famille, c’est vers le grand-père que va tout mon attachement. J’ai accordé plus d’importance à l’histoire de la famille Sweringen elle-même qu’à ce qui est à l’origine d’une telle réminiscence : une lettre, une soeur, une quête de la vérité. C’est comme si cette missive apparaissait comme l’excuse pour l’auteur de se lancer dans une écriture de la mémoire familiale. J’ai tout de même était touchée par les interrogations de l’auteur, tardives peut-être mais pourtant attendrissantes, de ce que peuvent être les doutes et les peines d’un enfant adopté, et donc d’abord rejeté. Il lui est enfin possible de s’aviser de tout le bonheur auquel il a eu droit durant son enfance, mais qu’il a pourtant fui en quittant l’Idaho pour la Côte Est, et de rapprocher cette dite enfance de celle d’Amy pour enfin partager ce bonheur. Par ce geste, il offre à Amy ce que ses aïeux lui avaient refusé, une histoire et un passé.

Le coffret de Noël, Richard Paul Evans

Jeudi 13 novembre 2008

Le coffret de Noël, Richard Paul Evans dans AMERIQUE DU NORD coffret_de_noel

4ème de couverture :

« Ne vous êtes-vous jamais demandé quel avait été le premier cadeau de Noël ?… Non, Rick n’y avait jamais réfléchi. Débordé par son travail et par les soucis d’argent, il n’avait guère eu le temps, jusqu’ici, de penser à ces choses… Pas plus qu’il n’avait eu de temps à consacrer à son épouse, Keri, et à sa fille de quatre ans, Jenna. Peu à peu, pourtant, la devinette de Mary se mit à l’intriguer… Mary ? Une vieille dame adorable chez qui la famille fauchée avait trouvé à se loger contre de menus services. Mais une nuit, dans le grenier poussiéreux, une douce musique s’éleva d’un coffret de Noël. Un vieux coffret en noyer, rempli de lettres jaunies… Et cette musique et ces lettres soufflèrent la réponse… »

Mon avis :

L’adulte que je suis n’est ni plus ni moins qu’une petite fille qui a grandi… mais pas tout à fait. Elle est toujours aussi impatiente d’arriver aux fêtes de Noël pour voir briller le beau sapin, s’illuminer les jolies rues de sa ville, s’emmitoufler dans une grande écharpe pour sortir acheter les derniers cadeaux et les emballer précieusement… Alors pour faire passer le temps, et le devancer je me suis procurer ce petit conte de Noël qui laissait présager un bon moment de lecture.

 Et bien que très court, je confirme avoir passé un très agréable moment. Tous les ingrédients étaient présents pour me transformer en un coeur de guimauve : un papa un peu trop pressé, une petite fille impatience, une mamie pour les faire se retrouver…et puis bien sur, un joli coffret de bois.

La jeunesse et le merveilleux côtoient ici la vieillesse et la peine, mais la fin nous rappelle ce que Noël signifie pour les enfants, et si l’on a pas grandi trop vite il doit encore être possible de s’en rappeler. C’est une histoire tendre et pleine d’amour et en ces temps troublés, on ne peut rechigner un peu de chaleur…

American rigolos, Chroniques d’un grand pays, Bill Bryson

Lundi 25 août 2008

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4ème de couverture :

De retour aux Etat-Unis après avoir vécu ving ans en Angleterre, Bill Bryson s’étonne : “Les Américains ont produit plus de prix Nobel que le reste du monde réuni. Et pourtant, selon un sondage, 13 pour 100 des Américaines sont incapables de dire si elles portent leur slip sous ou sur leurs collants.

Durant les dix-huit premiers mois de son établissement en Nouvelle-Angleterre, notre héros sa lance alors à la “redécouverte” de l’Amérique avec l’humour pour seule arme. Rien n’échappe à son sens de l’observation ni à son manque de sens pratique. Il lui faut guerroyer avec l’administration et les supermarchés, avec la publicité et les séries télé, avec l’informatique et le jardinage, avec les créatures de la forêt et son coiffeur, et même avec son épouse britannique, qui deviendra vite une Américaine accomplie.

Mon avis :

Après quelques vingtaines d’années passées en Angleterre, Bill Bryson retrouve son Amérique natale où il emménage avec femme et enfants. Pour un hebdomadaire britannique, et surtout pour notre plus grand bonheur, Bill va relater, sous forme de chroniques, les défauts et travers de l’American way of life. Il va prendre un plaisir certain à croquer les moeurs des Américains avec des sujets tels que la chasse à l’élan, les joies de l’informatique, la malbouffe, les risques des sports d’hiver, les préparations des fêtes de fin d’années et autres Thanksgiving, ou encore la découverte de gadgets en tout genre (le broyeur d’ordures ménagères étant sans doute la plus tordante), etc.

Avec beaucoup de finesse d’esprit, il va porter un regard décalé sur tout ce qui fait le quotidien de la société américaine, sans tomber dans la polémique ou la controverse, même s’il n’hésite pas à aborder des sujets plus sérieux tels que la peine de mort, l’écologie, la drogue ou le racisme. On pourra peut-être lui reprocher de pousser à l’extrême certains travers des Américains, mais avec l’humour comme arme, il nous apprend à dépasser le premier degré…

Ce qui est très intéressant et qui fait d’autant plus réfléchir, c’est qu’avec les années, ce livre datant d’il y a un peu plus de 10 ans, certains particularismes spécifiquement américains se sont maintenant généralisés et sont parvenus jusqu’à nous. Ainsi la malbouffe, le gaspillage, ou la pollution sont autant de reproches que l’on peut faire à nous autres européens. Car Bill met le doigt là où ça fait vraiment mal et démontre l’absurde de nos vies modernes.

Mais, au final, ce que j’ai vraiment adoré dans ce livre, c’est l’humour, le cynisme de l’écriture de Bryson. C’est l’anti-héros par excellence, qu’on le chausse de patins à glace ou de maillot de bain, qu’on lui demande de jardiner ou d’installer le sapin de Noël, qu’il prenne l’avion ou réserve une chambre d’hôtel… Toutes ces anecdotes sont un pur régal, et on souhaiterait partager beaucoup de ces moments avec lui, en véritable spectateur… C’est un parfait mélange d’humour et d’intelligence. Encore un bon moment passé en compagnie de Bill…

Le monde selon Garp, John Irving

Jeudi 26 juin 2008

Le monde selon Garp, John Irving dans AMERIQUE DU NORD 9782020363761

4ème de couverture :

Jenny Fields ne veut pas d’homme dans sa vie, mais elle désire un enfant. Ainsi naît Garp. Il grandit dans un collège où sa mère est infirmière. Puis ils décident tous deux d’écrire, et Jenny devient une icône du féminisme. Garp, heureux mari et père, vit pourtant dans la peur : dans son univers dominé par les femmes, la violence des hommes n’est jamais loin… Un livre culte, à l’imagination débridée, facétieuse satire de notre monde.


Mon avis :

Ouh la…!! Dur exercice qui m’attend là. En lectrice inconditionnelle des romans de John Irving, je ne suis pas sûre d’arriver à faire une critique vraiment…. euh… »critique ». Je suis sûre que si c’était l’auteur du bottin, l’annuaire aurait pu devenir mon livre de chevet… Mais n’exagérons pas, essayons de faire un commentaire construit….

L’histoire?… Difficile de la raconter. Il s’agit plustôt d’un ensemble d’histoires représentées par une multitude de personnages plus hauts en couleur les uns que les autres…

Il y a Garp bien sûr… son enfance, sa vie d’adulte, son goût de l’écriture, ses angoisses de père…et puis Garp c’est aussi tous ces autres personnages qui gravitent, tels des satellites, autour de lui : sa mère, écrivain et féministe jusqu’au bout des ongles de pieds, sa femme Hélène, sa meilleure amie transexuelle, ses enfants…et encore bien d’autres…

Garp, c’est aussi une ribambelle d’anecdotes, d’événements aussi cocasses qu’extravagants et dramatiques, et décris avec force détails et minutie. Et tous ces épisodes s’encastrent comme dans un engrenage invisible mais toujours contrôlé. Importance aussi de ces actes a priori insignifiants, des faux-pas accidentels ou non, mais dont les répercussions annoncent parfois de véritables tragédies. 

Mais Garp, ainsi que tous les autres personnages c’est aussi et surtout un miroir : voyez leurs flaiblesses, leurs défauts, leurs folies, leurs sensibilités. Vous pourrez toujours vous identifier à tel ou tel personnage, parce que un ou plusieurs aspects de leur caractère, ressemble au nôtre. Même quand ça paraît étrange ou farfelue, on est près à croire que c’est vrai. Son histoire n’est qu’une somme des parties de chacun de nous. L’on ne peut échapper à ces reflexions pertinentes sur le sens de la vie : sur tout ce que nous avons réalisé et tenté de mener à bien dans la vie, malgrès les peines, les tourments et les disparitions… C’est toute la fragilité de la vie qui est décrite ici… Et ce roman est en parfaite conformité avec elle.

C’est presque difficile d’exprimer verbalement ce qu’est cette oeuvre. J’éprouve quelques difficultés à formuler avec concision ce qui m’attire en elle. Ce que j’y vois, c’est une oeuvre vivante, une ligne de vie…

ON EN PARLE ICI AUSSI : Gaël, Bluegrey, Choupinette