Archive de la catégorie ‘LECTURES DU MONDE’

Le mystère des jardins perdus – Anthony EGLIN

Lundi 4 mai 2009

Le mystère des jardins perdus - Anthony EGLIN dans E 9782253116301FS

Ce livre me vient tout droit des éditions du Livre de Poche. Nouveauté qu’il me plaisait de découvrir… L’histoire en quelques lignes est simple : une jeune californienne, Jamie Gibson, hérite de manière inattendue et anonyme d’un vieux manoir anglais. Sans savoir pourquoi on lui lègue ce bien, elle décide de venir y vivre et de le restaurer, jardins y compris. Et quels jardins!! Ils comptaient, à leur apogée, parmi les plus beaux d’Angleterre. Elle fait appel pour cela à Lawrence Kingston, expert en horticulture, et déjà principal protagoniste du précédent livre d’Eglin.

Rapidement, on découvre un squelette dans le puits de la chapelle, et s’ensuit alors une époustouflante et inouïe insipide enquête menée par nos deux héros.

Depuis un moment les policiers, thrillers et autres polars me lassent. Je n’y trouve pas ce que je cherche : parfois déçue par les personnages que je trouve peu fouillés, souvent insatisfaite d’une histoire trop fade, fréquemment frustrée d’un dénouement sans surprise ! Donc, depuis un certain temps, je laisse de côté cette littérature.

Et puis le goût d’en découvrir m’est revenu à la lecture d’Un oeil bleu pâle (cf billet précédent), et j’ai cru que le mauvais sort était enfin levé et je me suis jetée sur ce dernier roman en y croyant de toutes mes forces… Hélas, hélas…

L’histoire en elle-même n’est pas inintéressante : on y parle de jardins, de vins… et de crimes cela va de soi. En soi, le début du récit m’a presque emballé. Une ambiance digne de Dame Agathe dans un manoir anglais que j’espérais tout droit sorti du Treizième conte, j’y croyais!! Mais là encore, j’ai déchanté.

Les personnages auraient pu avoir, à mon goût, un peu plus de forme et de relief, ils me sont restés très étrangers et j’ai manqué d’imagination pour me les représenter. Quant à la fin, la frustration fréquemment ressentie, a cette fois ici été atténuée. Non parce que je la trouve prodigieuse et renversante, mais tout simplement parce qu’elle suit le tracé linéaire de cette histoire. Vous ne risquez pas de vous prendre une bosse et de faire une culbute : c’est droit, rectiligne, sans aspérité. Je n’ai donc eu aucune déception puisque je m’attendais à une fin semblable.

Heureusement par contre que l’auteur nous a évité le côté romanesque avec l’histoire d’amour certes naissante mais que l’on devine à sens unique entre les deux protagonistes. J’irais même jusqu’à dire qu’il aurait pu nous faire grâce des pensées sentimentales de Lawrence.

Ouais bon, pas grand chose d’autre à en dire, finalement, je vais attendre encore un peu pour un prochain policier. Il y en d’autres comme moi ?

Dans tous les cas, je remercie chaudement les éditions du Livre de Poche de m’avoir proposé ce livre.

 

Un oeil bleu pâle – Louis Bayard

Lundi 6 avril 2009

Un oeil bleu pâle - Louis Bayard dans AMERIQUE DU NORD 9782749109046

En 1830, Gus Landor, un vétéran de la police new yorkaise se rend à l’académie militaire de West Point pour enquêter sur le suicide douteux d’un élève retrouvé pendu.

Pour le seconder dans son enquête et pouvoir approcher les élèves sans trop inquiéter ces derniers ainsi que la direction, Landor demande le concours d’un jeune élève à l’attitude de poète romantique, Edgar Allan Poe. Excellente idée de la part de Bayard de donner les rênes de l’enquête à celui qui sera considéré plus tard comme le père du roman policier, avec sa nouvelle Double assassinat dans la rue Morgue de 1841.

Bien que romancé, ce passage de Poe à West Point n’en est pas moins réel et l’on jurerait que les choses se soient vraiment passées ainsi. L’atmosphère rigide et secrète de l’académie militaire est palpable, les personnages sont crédibles et leur personnalité fouillée, quant à l’intrigue, elle est vraisemblable et menée de mains de maître.

Si la fin peut paraître décevante, attendez seulement de lire l’épilogue!! Moi qui ai connu de nombreuses frustrations à la lecture des dénouements de romans policiers, j’avoue que cette fois-ci, WHAOUHH!!

 

200 chambres, 200 salles de bain

Lundi 23 mars 2009

200 chambres, 200 salles de bain dans AUTEURS 220_____Larbaud(2)_13

Avant toute chose, disons le très clairement de façon à ce que personne ne passe sa route devant ce livre, il ne s’agit pas d’un livre de déco proposé par Valérie Damidot!!! Point question de parler de peinture, carrelage et que sais-je encore? Nous sommes bien loin de tout ça et vous auriez bien tort de vous détourner de cet ouvrage.

Valéry Larbaud, fils d’un pharmacien et riche héritier des sources Vichy Saint-Yorre est né en 1881. Rentier menant une vie de dandy, il n’en demeure pas moins victime d’une santé fragile pour laquelle il fréquentera de nombreuses stations thermales. Parallèlement à ses débuts d’écrivain prometteurs, il se lance aussi dans la traduction d’oeuvres étrangères et introduit ainsi en France des auteurs tels James Joyce, Samuel Butler et William Faulkner. En 1935 cependant, une hémorragie cérébrale le rend hémiplégique et aphasique, le condamnant ainsi à passer du fauteuil au lit et inversement pour le restant de ces jours.

C’est peu avant cet accident, en 1927 qu’il écrit 200 chambres, 200 salles de bain, lors d’une nuit d’insomnie alors qu’il séjourne au Palace Hotel de Bussaco au Portugal. Nuit d’insomnie qui lui permet d’écrire, de retracer ses longs séjours en hôtels mais qui lui permet surtout de dire sans trop avouer sa souffrance physique.

La chambre d’hôtel est à la fois un lieu étranger mais aussi un « chez soi » de quelques jours ou quelques semaines. Un « chez soi » que l’on tente d’apprivoiser et pour lequel on se crée des points de repères presque fictifs. L’hôtel est un lieu public comme tant d’autres, où les clients se croisent tels des étrangers qu’ils sont les uns pour les autres, et pourtant l’hôtel devient un lieu de vie presque personnel. L’hôtel est un microcosme, une ville dans la ville, chez soi dans sa chambre, ailleurs, dehors, dès la porte refermée.

 Valéry Larbaud, dans son cas précis, compare aussi la vie d’hôtel à la vie d’un patient dans un sanatorium, entre le séjour consentant et la dépendance à autrui, à mi-chemin de l’existence active et de la convalescence. La chambre d’hôtel, si impersonnelle qu’elle puisse parfois lui paraître, est tout à la fois un refuge et une scène. Il peut s’enfermer dans cette chambre quand la maladie prend le dessus et lui laisse peu de répit, tout en endossant le rôle du client capricieux jouant au malade imaginaire. Elle lui laisse la liberté, interdite à l’hôpital ou au sanatorium, de disparaître aux yeux des gens quand le mal approche, pour mieux réapparaître quand celui-ci prend de la distance.

Et pourtant, nous lecteurs de ce livre, savons mieux que quiconque qu’il n’est pas un malade imaginaire. L’écriture elle-même transpire la souffrance. Son récit est à l’image de sa vie, en dents-de-scie, alternant les moments de répit avec des passages d’une douleur saisissante. L’on ressent presque sa souffrance, son désarroi, son impuissance… presque car je reste convaincue qu’aucune imagination, la plus fertile soit-elle, ne peut donner le ressenti d’un tel mal physique….

La reine de l’Idaho

Mercredi 18 février 2009

La reine de l'Idaho dans AMERIQUE DU NORD 2264039922

L’histoire est celle du narrateur, Thomas Burton. Il ne nous livre pas son passé et l’histoire de sa famille de manière gratuite. La raison de cet appel au passé prend naissance avec la réception d’une lettre…, une lettre qui va sonner comme un retour aux sources, une quête de la vérité. En effet, l’expéditrice, Amy McKinney, prétend être sa soeur. Si le refus et le déni sont les premières réactions de Thomas, l’écriture va pourtant lui permettre de revenir sur l’histoire de sa famille, où sa grand-mère, « la Reine du mouton » s’impose comme l’image central. Lui sera-t-il ainsi possible de faire la lumière sur ce secret si bien gardée ?

Il s’agit ici d’un roman d’une force incroyable. L’auteur nous mène d’un bout à l’autre des Etats-Unis, virevoltant entre l’Ouest américain et la Côte Est, nous fait faire des bonds dans le temps passant ainsi du début à la fin du siècle, et nous propose les portraits de deux familles que tout distingue : les McKinney, parents adoptifs modèles et respectables mais trop soucieux et silencieux et le clan Sweringen pour qui la gaieté a toujours été le mot d’ordre.

La galerie de portraits, proposée par l’auteur, nous donne à voir des personnages plus hauts en couleur les uns que les autres et si la grand-mère apparaît vraiment comme la figure centrale de la famille, c’est vers le grand-père que va tout mon attachement. J’ai accordé plus d’importance à l’histoire de la famille Sweringen elle-même qu’à ce qui est à l’origine d’une telle réminiscence : une lettre, une soeur, une quête de la vérité. C’est comme si cette missive apparaissait comme l’excuse pour l’auteur de se lancer dans une écriture de la mémoire familiale. J’ai tout de même était touchée par les interrogations de l’auteur, tardives peut-être mais pourtant attendrissantes, de ce que peuvent être les doutes et les peines d’un enfant adopté, et donc d’abord rejeté. Il lui est enfin possible de s’aviser de tout le bonheur auquel il a eu droit durant son enfance, mais qu’il a pourtant fui en quittant l’Idaho pour la Côte Est, et de rapprocher cette dite enfance de celle d’Amy pour enfin partager ce bonheur. Par ce geste, il offre à Amy ce que ses aïeux lui avaient refusé, une histoire et un passé.

Une seconde avant Noël, Romain Sardou

Mercredi 21 janvier 2009

Une seconde avant Noël, Romain Sardou dans AUTEURS 9782266168076FS

4ème de couverture :

1851. A Cokecuttle, cité industrielle anglaise hérissées des cheminées des hauts-fourneaux couvertes de suie, Harold Gui, neuf ans, orphelin de père et de mère, survit péniblement sous les ponts en pratiquant divers petits métiers. Et pourtant…
Harold ne le sait pas encore, mais il est promis à un avenir merveilleux. Guidé par un génie invisible, il va découvrir un monde peuplé de lutins, d’arbres magiques et de rennes volants. D’extraordinaires aventures l’attendent avant de pouvoir enfin rencontrer sa destinée et devenir ce personnage à la longue barbe blanche, au costume rouge éclatant que nous connaissons tous très bien : le Père Noël…

Mon avis :

C’est avec beaucoup de retard que je rédige enfin ce billet. J’ai lu ce roman peu avant les fêtes de fin d’année pour être bien dans l’ambiance, et depuis plus rien. J’avais quelque peu abandonné mon blog, mais je suis enfin de retour sur la blogosphère littéraire.

Alord qu’en est-il de ce livre ? Le résumé avait vraiment piqué ma curiosité et tous les ingrédients étaient réunis pour que je craque devant ce conte de Noël. Et puis surtout je trouvais l’idée excellente : revenir aux origines du Père-Noël, le rencontrer enfant et découvrir avec lui sa destinée. C’est plein de bonnes idées et il y a un petit côté Dickens que j’adore, sans parler des nombreux clins d’oeil qui font souvent sourire.

Mais alors pourquoi sent-on comme un petit côté amer dans ce début de billet? Malgré tout le bien que je pense de ce conte et malgré le bon moment de lecture qu’il m’a fait passé, il y a un petit quelque chose qui reste coincé. Et c’est difficile de mettre le doigt dessus. Avez-vous déjà ressenti ça? Je pense que ça vient de l’écriture et pourtant il n’y a pas grand chose à lui reprocher, j’en suis sûre. Mais je sais que le problème vient de là. Par exemple, je n’affectionne pas beaucoup cette manière toutes les 5 pages t’interpeller le lecteur : « Lecteur » par-ci, « O toi lecteur » par là…. Ca m’a un peu ennuyé.

Vous me direz que c’est vraiment pas grand chose comme reproche. Je sais pas… je n’arrive pas à comprendre pourquoi je bloque sur ce bouquin alors qu’il ne m’a pas déplu et que ce n’est pas non plus le genre de récit dont le thème pourrait choquer ou mettre mal à l’aise…

Je comprends pas… Est-ce qu’il me deviendrait donc impossible de faire une critique dénuée de toute… critique ?

Le treizième conte, Diane Setterfield

Lundi 8 décembre 2008

Le treizième conte, Diane Setterfield dans EUROPE 20070322.WWW000000314_9641_1

4ème de couverture :

Vida Winter, auteur de best-sellers vivant à l’écart du mond, s’est inventé plusieurs vies à travers des histoires toutes plus étranges les unes que les autres et toutes sorties de son imagination. Aujourd’hui âgée et malade, elle souhaite enfin lever le voile sur l’extraordinaire existence qui fut la sienne. Sa lettre à sa biographe Margaret Lea est une injonction : elle l’invite à un voyage dans son passé, à la découverte de ses secrets. Margaret succombe à la séduction de Vida mais, en tant que biographe, elle doit traiter des faits, non de l’imaginaire ; et elle ne croit pas au récit de Vida. Les deux femmes confrontent les fantômes qui participent de leur histoire et qui vont les aider à cerner leur propre vérité. Dans la veine du célèbre Rebecca de Daphné Du Maurier, ce roman mystérieux et envoûtant est à la fois un conte gothique où il est question de maisons hantées et de sœurs jumelles au destin funeste, et une ode à la magie des livres.

Mon avis :

On ne peut pas dire que je fasse dans l’originalité avec ce roman étant donné que je dois être à peu près la énième bloggeuse à en parler. Et je rejoins le concert d’éloges pour dire tout le bien que j’en pense.

La rencontre entre Margaret, biographe, et Vida Winter, auteur de best-sellers, va donner lieu à des confidences dont on essaie sans cesse de démêler le vrai du faux. En effet, comment faire le tri de ses déclarations quand sa réputation est celle d’une mystificatrice et qu’elle considére la vérité comme aléatoire et hypothétique.

Même si je dois reconnaître n’avoir pas eu de franc coup de coeur pour les personnages, j’ai en revanche adoré cette plongée dans le passé et l’histoire de ces deux jumelles bien énigmatiques. Manoir austère et intriguant qui rappelle « Les Hauts de Hurlevent », mystères et fantômes, secrets de famille et morts suspectes, absolument tous les ingrédients sont présents pour nous faire chavirer. Si vous aimez les atmosphères proches des romans anglais où planent l’ombre de Wilkie Collins et des soeurs Brontë (beaucoup de références à Jane Eyre) vous ne pourrez qu’aimer celui-ci.

J’avais pourtant quelques doutes en lisant la quatrième de couverture et ce sont les différents commentaires de bloggeurs et bloggeuses qui ont su  me convaincre. Je n’ai pas décroché une seule seconde malgré les méandres que prend cette confidence. Quand on croit avoir saisi la vérité, on se retrouve piégé et égaré. Et tout en livrant son passé, Vida aide Margaret à accepter le sien. Tout cela avec une finesse d’écriture et  une maturité qui étonne quand on sait que l’auteur est tout juste âgé de 30 ans.

Un vrai chef-d’oeuvre qui permet de passer un merveilleux moment de lecture.

Le coffret de Noël, Richard Paul Evans

Jeudi 13 novembre 2008

Le coffret de Noël, Richard Paul Evans dans AMERIQUE DU NORD coffret_de_noel

4ème de couverture :

« Ne vous êtes-vous jamais demandé quel avait été le premier cadeau de Noël ?… Non, Rick n’y avait jamais réfléchi. Débordé par son travail et par les soucis d’argent, il n’avait guère eu le temps, jusqu’ici, de penser à ces choses… Pas plus qu’il n’avait eu de temps à consacrer à son épouse, Keri, et à sa fille de quatre ans, Jenna. Peu à peu, pourtant, la devinette de Mary se mit à l’intriguer… Mary ? Une vieille dame adorable chez qui la famille fauchée avait trouvé à se loger contre de menus services. Mais une nuit, dans le grenier poussiéreux, une douce musique s’éleva d’un coffret de Noël. Un vieux coffret en noyer, rempli de lettres jaunies… Et cette musique et ces lettres soufflèrent la réponse… »

Mon avis :

L’adulte que je suis n’est ni plus ni moins qu’une petite fille qui a grandi… mais pas tout à fait. Elle est toujours aussi impatiente d’arriver aux fêtes de Noël pour voir briller le beau sapin, s’illuminer les jolies rues de sa ville, s’emmitoufler dans une grande écharpe pour sortir acheter les derniers cadeaux et les emballer précieusement… Alors pour faire passer le temps, et le devancer je me suis procurer ce petit conte de Noël qui laissait présager un bon moment de lecture.

 Et bien que très court, je confirme avoir passé un très agréable moment. Tous les ingrédients étaient présents pour me transformer en un coeur de guimauve : un papa un peu trop pressé, une petite fille impatience, une mamie pour les faire se retrouver…et puis bien sur, un joli coffret de bois.

La jeunesse et le merveilleux côtoient ici la vieillesse et la peine, mais la fin nous rappelle ce que Noël signifie pour les enfants, et si l’on a pas grandi trop vite il doit encore être possible de s’en rappeler. C’est une histoire tendre et pleine d’amour et en ces temps troublés, on ne peut rechigner un peu de chaleur…

L’Auberge de la Jamaïque, Daphné Du Maurier

Dimanche 26 octobre 2008

L'Auberge de la Jamaïque, Daphné Du Maurier dans EUROPE auberge-1

4ème de couverture :

Orpheline et pauvre, Mary Yellan n’a pas d’autre ressource que de quitter le pays de son enfance pour aller vivre chez sa tante, mariée à un aubergiste, sur une côte désolée de l’Atlantique. Dès son arrivée à l’Auberge de la Jamaïque, Mary soupçonne de terrifiants mystères. Cette tante qu’elle a connue jeune et gaie n’est plus qu’une malheureuse, terrorisée par Joss, son époux, un ivrogne menaçant, qui enjoint à Mary de ne pas poser de questions sur les visiteurs de l’auberge. Auberge dans laquelle, d’ailleurs, aucun vrai voyageur ne s’est arrêté depuis longtemps… De terribles épreuves attendent la jeune fille avant qu’elle ne trouve le salut en même temps que l’amour. Dans la grande tradition romantique des soeurs Brontë, la romancière anglaise, auteur de Rebecca, nous entraîne avec un sens prodigieux de l’ambiance et de l’intrigue au coeur d’un pays de landes et de marais battu par les tempêtes, où subsiste la sauvagerie ancestrale des pirates et des naufrageurs.

Mon avis :

J’ai peur de possibles représailles, mais il faut bien être sincère non? Malgré la lecture de « Rebecca » qui m’avait enchanté, malgré tout ce que j’ai pu lire sur « L’Auberge de la Jamaïque », la magie n’a pas opéré sur moi ce coup-ci.

Oh bien sûr, je reconnais que la plume de cet auteur est plus qu’agréable et  avec un peu d’imagination, l’on s’imagine parfaitement les paysages qu’elle décrit. La lande peut alors devenir un vrai décor angoissant, le bruit, le vent, l’étendue désertique, tout, et cette auberge un antre funèbre et sinistre. J’admet aussi avoir été surprise de découvrir une héroïne dégourdie et, il faut le dire, assez effrontée, là où j’attendais un personnage un peu…comment dire…pudibond et peut-être même un peu « gnangnan » (je sais, j’aurais pu trouver un terme un peu plus recherché, mais vu l’heure tardive, ça vient pas….). Mais à trop vouloir être casse-cou on en devient un peu trop audacieux, à la limite de l’insouciance. Et là où moi j’aurais pris la poudre d’escampette après avoir passé 5 secondes dans cette auberge, notre chère Marie Yellan s’accroche et tente même quelques petites provocations. Hé bah moi je dis, « respect » Marie, tu m’impressionnes!!

Mais bon voilà, j’avoue qu’elle m’a vite chatouillé, irrité, euh…horripilé Marie. Je sais pas pourquoi, elle a pourtant l’air de bonne volonté, mais y a un petit quelque chose chez elle qui ne cessait de m’échauffer. 

Et quant à la trame du récit lui-même,  à chaque page que je tournais, j’espèrais enfin plonger tête la première dans l’histoire, sans pouvoir me retenir à quoi que ce soit, de manière inattendue, comme ça peut m’arriver parfois au détour d’une histoire captivante. Mais là, je l’espérais trop pour que ça devienne un tant soit peu inattendu. Alors j’ai pris mon mal en patience et ai attendu la fin sans surprises, sans grand enthousiasme, sans l’envie de continuer coûte que coûte, quelque soit le nombre d’heures qui peuvent s’écouler sans que l’on s’en rende compte. J’avais juste pas envie d’abandonner en cours de route, parce que… bah j’aime bien aller jusqu’au bout quand même, et aussi parce que comme je tente d’être d’un naturel positif, je me suis dis que peut-être que Daphné du Maurier avait concocté une fin à rebondissements extraordinaires. Mais malheureusement, tel ne fut pas le cas.

Alors bon, je m’en vais remettre ce livre dans ma bibliothèque d’un air déçu, ne sachant pas trop si du coup je me lancerais dans la lecture de « Ma cousine Rachel » qui attend pas bien loin. Disons qu’avec la lecture de « Rebecca », on est à 1-0 et que je vais jouer la belle avec ce troisème roman. Juste pour voir….

La princesse des glaces, Camilla Läckberg

Dimanche 19 octobre 2008

La princesse des glaces, Camilla Läckberg dans EUROPE couvfrancaise

4ème de couverture :

Erica Falck, trente-cinq ans, auteur de biographies installée dans une petite ville paisible de la côte ouest suédoise, découvre le cadavre aux poignets tailladés d’une amie d’enfance, Alexandra Wijkner, nue dans une baignoire d’eau gelée. Impliquée malgré elle dans l’enquête (à moins qu’une certaine tendance naturelle à fouiller la vie des autres ne soit ici à l’œuvre), Erica se convainc très vite qu’il ne s’agit pas d’un suicide. Sur ce point – et sur beaucoup d’autres -, l’inspecteur Patrik Hedström, amoureux transi, la rejoint. A la conquête de la vérité, stimulée par un amour naissant, Erica, enquêtrice au foyer façon Desperate Housewives, plonge dans les strates d’une petite société provinciale qu’elle croyait bien connaître et découvre ses secrets, d’autant plus sombres que sera bientôt trouvé le corps d’un peintre clochard – autre mise en scène de suicide. Au-delà d’une maîtrise évidente des règles de l’enquête et de ses rebondissements, Camilla Läckberg sait à merveille croquer des personnages complexes et – tout à fait dans la ligne de créateurs comme Simenon ou Chabrol – disséquer une petite communauté dont la surface tranquille cache des eaux bien plus troubles qu’on ne le pense.

Mon avis :

En ce début d’autome et sentant venir le froid des fins d’année, je décide d’anticiper sa venue et me met donc en condition dans cette attente. Me voilà donc partie pour un petit tour en Suède en plein hiver, et je suis bien heureuse que ce fut un aller……retour!!

 Quand j’ai décidé d’acheter mon billet d’avion pour la Suède chez mon libraire préféré, j’ai pensé que la compagnie Läckberg promettait un voyage haut en couleurs…. Hélas, hélas, hélas….! Quelle déception….

Pour infos, effectivement, la neige, le froid, la glace sont bien présents dans ce roman, y a pas de doutes!! Ainsi que des histoires d’amourettes, de petites culottes (choix cornélien de culottes gainantes ou de string, tout un débat!!), de maisons à vendre, et accessoirement de crimes… Je sais que je dois paraître peut-être un peu dure, mais j’ai été tellement déçue alors que le résumé de 4ème de couverture me promettait monts et merveilles, me menant par le bout du nez avec la carotte Stieg Larsson. Et au final, on me propose un livre qui n’a pour seule ressemblance avec Millenium que l’endroit de l’action, la Suède. Et je pense qu’on peut dire que la ressemblance s’arrête là!

Le livre se résume vite : une femme, Erica, trouve le corps sans vie d’une ancienne amie d’enfance dans la baignoire de cette dernière. Les poignets tailladés, tout porte à croire qu’il s’agit d’un suicide. Sa famille en revanche ne peut croire à un tel acte. Erica décide donc d’enquêter avec l’aide d’un enquêteur de la police, et devinez ce qui se passe entre notre Sherlock suédois et sa petite Watsonnette? Ils tombent amoureux pardi!!

Et si nos deux tourtereaux décident de travailler de concert sur ce crime, bientôt suivi d’un deuxième, ce n’est malheureusement pas le cas de nos deux traducteurs qui eux, ont vraiment dû bricoler leur traduction séparément. C’est déséquilibré et inégal ce qui nous donne à lire un style bien pesant.

Mais, pour faire preuve de bonne foi, je reconnais que la fin était…….moins pire que ce que je craignais. Et, je dois aussi préciser que je m’apperçois que je deviens vraiment difficile pour les romans policiers. Souvent j’accroche avec l’enquête mais suis totalement déçue par le dénouement. Là je dirais presque c’est plutôt le contraire : j’ai réussi à avaler le dessert malgré un repas passablement indigeste.

Ils ont aimé ou pas, en tout cas ils en parlent :

Antigone, Cathulu, Michel, Amanda, Gawou, Elfique, Moustafette, Julie, Anna Blume

Thérèse et Pierrette à l’Ecole des Saints-Anges, Michel Tremblay

Mardi 14 octobre 2008

Thérèse et Pierrette à l'Ecole des Saints-Anges, Michel Tremblay dans AMERIQUE DU NORD

4ème de couverture :

Entre les colombes et les vautours, Thérèse, Pierrette et Simone, les trois fillettes inséparables de l’école des Saints-Anges, ouvrent soudain les portes de la connaissance.
En quatre journées menées, au rythme d’une symphonie de Brahms, ces personnages rencontrent l’hostilité de mère Benoîte-des-Anges, marâtre et cruelle directrice, alors que vont bon train les préparatifs de la Fête-Dieu. Ce roman entre ciel et terre, où le mysticisme le dispute à l’hypocrisie et au mensonge, est le second tome des Chroniques du Plateau Mont-Royal. Son action, toujours dans le Montréal prolétaire de 1942, se situe un mois après les événements racontés dans « La grosse femme d’à côté est enceinte ».

Mon avis :

Après avoir découvert l’oeuvre de Michel Tremblay avec le premier tome des Chroniques du Plateau Mont-Royal, à savoir La Grosse femme d’à côté est enceinte, me revoilà partie dans le Montréal des années 40 avec Thérèse et Pierrette à l’Ecole des Saints-Anges

Thérèse, jolie petite fille de 11 ans, fille d’Albertine et nièce de la grosse femme, est inséparable de son amie Pierrette aux « dents croches ». Pour tout le monde, elles sont « Thérèse pis Pierrette ». Mais malgré les apparences, « Thérèse pis Pierrette » n’est pas un duo mais bien un trio. Car derrière le « pis » se cache la timide et insignifiante Simone, affublée d’un terrible bec de lièvre  qui lui cause bien du chagrin… Et comme l’indique le titre, ce trio indissociable arpente chaque jour les couloirs de l’école des Saints-Anges, théâtre où vont se jouer quatre journées décisives dans la vie de chaques protagonistes.

Tout commence un mois après la fin de La grosse femme d’à côté est enceinte. Simone, après une intervention chirurgicale visant à atténuer la malformation de sa lèvre « fendue », reviens à l’école entourée de ses deux amies. Si elle s’inquiète du regard de ses camarades d’école, le pire viendra de la mère supérieure et directrice de l’école, j’ai cité : Mère Benoîte-des-Anges, aussi surnommé « Mère Dragon du yable » par nos petites élèves. Suite à une terrible humiliation infligée par cette dernière au sujet de son opération, Simone s’en retourne chez elle, anéantie, après seulement une matinée à l’école. S’ensuit alors tout un enchaînement : soeur Sainte-Catherine, enseignante de la classe de Simone, s’insurge et proteste contre l’attitude de la mère supérieure, et cette dernière, vexée d’un tel affront, la congédie rudement. C’est alors toute une école qui décide de faire front contre cette religieuse autoritaire et sans pitié pendant l’évènement le plus important de l’école : la préparation de la Fête-Dieu. 

Les élèments mis en place dans le tome précédent commencent à prendre forme ici et nous retrouvons avec plaisir quelques-uns de ses protagonistes : Victoire la grand-mère, Albertine sa fille, Thérèse et Marcel les petits-enfants. La grosse femme est à l’hôpital où elle attend avec impatience d’arriver au terme de sa grossesse ; Marcel retrouve son chat, officiellement mort dans le tome précédent, visiblement (ou invisiblement) remis sur pattes grâce à nos quatre tricoteuses, toujours aussi mystèrieuses ; Albertine fait de son mieux pour être plus agréable à vivre ; Victoire tente de déjouer la folie et la mort qui semblent la tourmenter et Thérèse quant à elle se voit suivie par Albert, le gardien de parc, rencontré lui aussi dans le premier tome. Et c’est avec un aussi grand plaisir que nous retrouvons le parlé typiquement québécois qui, dans la bouche de Thérèse, devient une vraie merveille d’écriture. Car cette petite élève a bien du caractère et se laisse rarement marcher sur les pieds. Elle sait ce qu’elle veut, ne doute de rien et use de la langue de chez elle pour remettre en place  quiconque viendrait se mêler de ce qui ne le regarde pas.

Un deuxième volet qui fait autant de bien que le premier, qui fait chavirer le coeur autant qu’il fait sourire, qui déroute le lecteur par le surnaturel autant qu’il l’ancre dans la réalité…. Bref un second tome qui laisse présager une suite tout aussi réussie!! 

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