Archive de la catégorie ‘policier – polar’

Le mystère des jardins perdus – Anthony EGLIN

Lundi 4 mai 2009

Le mystère des jardins perdus - Anthony EGLIN dans E 9782253116301FS

Ce livre me vient tout droit des éditions du Livre de Poche. Nouveauté qu’il me plaisait de découvrir… L’histoire en quelques lignes est simple : une jeune californienne, Jamie Gibson, hérite de manière inattendue et anonyme d’un vieux manoir anglais. Sans savoir pourquoi on lui lègue ce bien, elle décide de venir y vivre et de le restaurer, jardins y compris. Et quels jardins!! Ils comptaient, à leur apogée, parmi les plus beaux d’Angleterre. Elle fait appel pour cela à Lawrence Kingston, expert en horticulture, et déjà principal protagoniste du précédent livre d’Eglin.

Rapidement, on découvre un squelette dans le puits de la chapelle, et s’ensuit alors une époustouflante et inouïe insipide enquête menée par nos deux héros.

Depuis un moment les policiers, thrillers et autres polars me lassent. Je n’y trouve pas ce que je cherche : parfois déçue par les personnages que je trouve peu fouillés, souvent insatisfaite d’une histoire trop fade, fréquemment frustrée d’un dénouement sans surprise ! Donc, depuis un certain temps, je laisse de côté cette littérature.

Et puis le goût d’en découvrir m’est revenu à la lecture d’Un oeil bleu pâle (cf billet précédent), et j’ai cru que le mauvais sort était enfin levé et je me suis jetée sur ce dernier roman en y croyant de toutes mes forces… Hélas, hélas…

L’histoire en elle-même n’est pas inintéressante : on y parle de jardins, de vins… et de crimes cela va de soi. En soi, le début du récit m’a presque emballé. Une ambiance digne de Dame Agathe dans un manoir anglais que j’espérais tout droit sorti du Treizième conte, j’y croyais!! Mais là encore, j’ai déchanté.

Les personnages auraient pu avoir, à mon goût, un peu plus de forme et de relief, ils me sont restés très étrangers et j’ai manqué d’imagination pour me les représenter. Quant à la fin, la frustration fréquemment ressentie, a cette fois ici été atténuée. Non parce que je la trouve prodigieuse et renversante, mais tout simplement parce qu’elle suit le tracé linéaire de cette histoire. Vous ne risquez pas de vous prendre une bosse et de faire une culbute : c’est droit, rectiligne, sans aspérité. Je n’ai donc eu aucune déception puisque je m’attendais à une fin semblable.

Heureusement par contre que l’auteur nous a évité le côté romanesque avec l’histoire d’amour certes naissante mais que l’on devine à sens unique entre les deux protagonistes. J’irais même jusqu’à dire qu’il aurait pu nous faire grâce des pensées sentimentales de Lawrence.

Ouais bon, pas grand chose d’autre à en dire, finalement, je vais attendre encore un peu pour un prochain policier. Il y en d’autres comme moi ?

Dans tous les cas, je remercie chaudement les éditions du Livre de Poche de m’avoir proposé ce livre.

 

Un oeil bleu pâle – Louis Bayard

Lundi 6 avril 2009

Un oeil bleu pâle - Louis Bayard dans AMERIQUE DU NORD 9782749109046

En 1830, Gus Landor, un vétéran de la police new yorkaise se rend à l’académie militaire de West Point pour enquêter sur le suicide douteux d’un élève retrouvé pendu.

Pour le seconder dans son enquête et pouvoir approcher les élèves sans trop inquiéter ces derniers ainsi que la direction, Landor demande le concours d’un jeune élève à l’attitude de poète romantique, Edgar Allan Poe. Excellente idée de la part de Bayard de donner les rênes de l’enquête à celui qui sera considéré plus tard comme le père du roman policier, avec sa nouvelle Double assassinat dans la rue Morgue de 1841.

Bien que romancé, ce passage de Poe à West Point n’en est pas moins réel et l’on jurerait que les choses se soient vraiment passées ainsi. L’atmosphère rigide et secrète de l’académie militaire est palpable, les personnages sont crédibles et leur personnalité fouillée, quant à l’intrigue, elle est vraisemblable et menée de mains de maître.

Si la fin peut paraître décevante, attendez seulement de lire l’épilogue!! Moi qui ai connu de nombreuses frustrations à la lecture des dénouements de romans policiers, j’avoue que cette fois-ci, WHAOUHH!!

 

La princesse des glaces, Camilla Läckberg

Dimanche 19 octobre 2008

La princesse des glaces, Camilla Läckberg dans EUROPE couvfrancaise

4ème de couverture :

Erica Falck, trente-cinq ans, auteur de biographies installée dans une petite ville paisible de la côte ouest suédoise, découvre le cadavre aux poignets tailladés d’une amie d’enfance, Alexandra Wijkner, nue dans une baignoire d’eau gelée. Impliquée malgré elle dans l’enquête (à moins qu’une certaine tendance naturelle à fouiller la vie des autres ne soit ici à l’œuvre), Erica se convainc très vite qu’il ne s’agit pas d’un suicide. Sur ce point – et sur beaucoup d’autres -, l’inspecteur Patrik Hedström, amoureux transi, la rejoint. A la conquête de la vérité, stimulée par un amour naissant, Erica, enquêtrice au foyer façon Desperate Housewives, plonge dans les strates d’une petite société provinciale qu’elle croyait bien connaître et découvre ses secrets, d’autant plus sombres que sera bientôt trouvé le corps d’un peintre clochard – autre mise en scène de suicide. Au-delà d’une maîtrise évidente des règles de l’enquête et de ses rebondissements, Camilla Läckberg sait à merveille croquer des personnages complexes et – tout à fait dans la ligne de créateurs comme Simenon ou Chabrol – disséquer une petite communauté dont la surface tranquille cache des eaux bien plus troubles qu’on ne le pense.

Mon avis :

En ce début d’autome et sentant venir le froid des fins d’année, je décide d’anticiper sa venue et me met donc en condition dans cette attente. Me voilà donc partie pour un petit tour en Suède en plein hiver, et je suis bien heureuse que ce fut un aller……retour!!

 Quand j’ai décidé d’acheter mon billet d’avion pour la Suède chez mon libraire préféré, j’ai pensé que la compagnie Läckberg promettait un voyage haut en couleurs…. Hélas, hélas, hélas….! Quelle déception….

Pour infos, effectivement, la neige, le froid, la glace sont bien présents dans ce roman, y a pas de doutes!! Ainsi que des histoires d’amourettes, de petites culottes (choix cornélien de culottes gainantes ou de string, tout un débat!!), de maisons à vendre, et accessoirement de crimes… Je sais que je dois paraître peut-être un peu dure, mais j’ai été tellement déçue alors que le résumé de 4ème de couverture me promettait monts et merveilles, me menant par le bout du nez avec la carotte Stieg Larsson. Et au final, on me propose un livre qui n’a pour seule ressemblance avec Millenium que l’endroit de l’action, la Suède. Et je pense qu’on peut dire que la ressemblance s’arrête là!

Le livre se résume vite : une femme, Erica, trouve le corps sans vie d’une ancienne amie d’enfance dans la baignoire de cette dernière. Les poignets tailladés, tout porte à croire qu’il s’agit d’un suicide. Sa famille en revanche ne peut croire à un tel acte. Erica décide donc d’enquêter avec l’aide d’un enquêteur de la police, et devinez ce qui se passe entre notre Sherlock suédois et sa petite Watsonnette? Ils tombent amoureux pardi!!

Et si nos deux tourtereaux décident de travailler de concert sur ce crime, bientôt suivi d’un deuxième, ce n’est malheureusement pas le cas de nos deux traducteurs qui eux, ont vraiment dû bricoler leur traduction séparément. C’est déséquilibré et inégal ce qui nous donne à lire un style bien pesant.

Mais, pour faire preuve de bonne foi, je reconnais que la fin était…….moins pire que ce que je craignais. Et, je dois aussi préciser que je m’apperçois que je deviens vraiment difficile pour les romans policiers. Souvent j’accroche avec l’enquête mais suis totalement déçue par le dénouement. Là je dirais presque c’est plutôt le contraire : j’ai réussi à avaler le dessert malgré un repas passablement indigeste.

Ils ont aimé ou pas, en tout cas ils en parlent :

Antigone, Cathulu, Michel, Amanda, Gawou, Elfique, Moustafette, Julie, Anna Blume

Un, deux, trois…, Agatha Christie

Mercredi 1 octobre 2008

Un, deux, trois..., Agatha Christie dans EUROPE 9782702424681-V

4ème de couverture :

On a beau s’appeler Hercule Poirot, on se sent bien peu de chose, renversé dans le fauteuil du dentiste, prêt pour le supplice. L’illustre détective est beaucoup plus à son aise en face d’une affaire criminelle embrouillée.
Qu’à cela ne tienne ! Cette séance humiliante va donner à Poirot l’occasion de montrer son extraordinaire talent.
D’abord parce que le dentiste va mourir de façon peu naturelle. Ensuite, parce que ses patients vont être victimes, l’un après l’autre, d’une série noire angoissante.
De quoi requinquer le plus grand détective de tous les temps après un plombage douloureux…

Mon avis :

En visite sur le blog de Gaël dernièrement, j’y ai découvert sa dernière lecture : « Cinq petits cochons » d’Agatha Christie. Et là une envie subite m’a pris de lire au plus vite un roman de la grande dame du crime. Ne possédant pas ce roman dans ma bibliothèque, j’ai jeté mon dévolu sur « Un, deux, trois… ». Je dirais qu’il s’est à peine passé deux minutes entre le moment où j’ai terminé ma lecture du billet de Gaël et le moment où j’ai commencé celle d’ « Un, deux, trois… ». Et ce fut un réel plaisir de retrouver l’univers d’Agatha Christie et bien plus encore son détective belge au crane ovoïde et à la moustache si parfaite, j’ai cité : Hercule Poirot.

Quand celui-ci apparaît au début du bouquin, il se rend chez son dentiste, avec bien peu d’enthousiasme il faut le dire (mais qui pourrait lui en vouloir de ne pas faire montre d’un peu plus de témérité?). Et par déformation professionnelle, à peine arrivé dans la salle d’attente, le voilà qui commence à observer les autres patients essayant de déceler sous leur apparence la personnalite qui s’y cache.

Quelques heures plus tard, alors que Poirot se remet de cette éprouvante incursion de son palais, l’inspecteur Japp de Scotland Yard l’informe du suicide du susdit dentiste, qui fera écho au décés survenu peu de temps après d’un patient présent le même jour que Poirot. La police conclue alors à l’erreur médicale qui aurait causé la mort du patient et, par un violent sentiment de culpabilité, au suicide du praticien.

Mais cette conclusion apparaît comme bien trop facile et arrangeante pour notre détective. Et il suffit de la disparition d’une autre patiente présente elle aussi le jour fatidique, pour lancer la machine infernale de l’enquête.

S’ensuivent alors les visites souvent impromptues (ou improvisées comme tel) de Poirot à nos différents protagonistes, ses questions les plus sournoises sans en avoir jamais l’air, ses remarques qui font mouche et qui dérangent, et ses réflexions qui donnent à penser qu’il a trouvé la clé de l’énigme tout en nous laissant continuer à gamberger (du genre : « Ah, c’était donc ça… » ou alors « mmmh, je crois comprendre…. » et encore « humm, elle n’est pas aussi innocente que cela la petite… »).

Et moi, j’essaie tant bien que mal de mener aussi mon enquête en petite Poirette que je suis, persuadée à chaque page d’avoir trouvé mon coupable, sans résultats d’ailleurs.

Mais si dans « Les dix petits nègres » la révélation de l’identité du meurtrier tenait du tour de force et que j’aurais été bien en peine de la découvrir, ici j’ai été un peu déçue lors du dénouement car je l’ai trouvé bien compliqué et farfelu. Mais la déception ne dure jamais bien longtemps avec Agatha. J’en aurais bien relu un aussitôt celui-ci terminé, s’il n’y avait déjà un autre livre qui m’attendait, entamé précédemment à « Un, deux, trois… ».

Alors en lectrice consciencieuse et appliquée, j’ai reposé « Un, deux, trois… » à sa place dans la bibliothèque sans laisser flâner ma main sur les quelques livres suivants du même auteur, et j’ai repris ma lecture antérieure (« De Niro’s game ») sans beaucoup d’enthousiasme je l’avoue….

Je pense bientôt retourner me balader dans ce coin-là de ma bibliothèque, pour tenter d’améliorer mes piètres talents de détective dans l’espoir un jour de doubler Poirot dans la course au coupable….

Le mystère de la crypte ensorcelée, Eduardo Mendoza

Mercredi 3 septembre 2008

Le mystère de la crypte ensorcelée, Eduardo Mendoza dans EUROPE mystere_crypte_ensorcelee

4ème de couverture :

Deux pensionnaires d’un collège religieux de Barcelone ont disparu. Une nonne délirante et un policier véreux promettent la liberté à un délinquant fou à condition qu’il éclaircisse le mystère.

Ce roman policier d’Eduardo Mendoza est d’une férocité parodique et porte sur l’Espagne de l’après-franquisme un regard aussi cocasse qu’impitoyable.

Mon avis :

J’ai souvent croisé ce roman lors de balades physiques ou virtuelles dans le monde littéraire, et ai donc décidé de faire une totale confiance dans le jugement des lecteurs du susdit bouquin. Du coup, persuadée du bien-fondé de mon choix, j’ai aussi décidé de me procurer en même temps les deux romans qui composent sa suite.

Je viens tout juste de terminer la lecture du premier, et tout en regardant les autres, je me blâme de n’avoir pas su attendre. Pourquoi me fallait-il immédiatement les deux autres tomes? Ce n’est pas comme si je faisais un tour à la librairie qu’une fois par an et qu’il me fallait faire mon stock pour l’année à ce moment-là… J’avais tout le temps d’y revenir. Mais non, impatiente que je suis, je voulais les trois tout de suite, sans tarder. Et me voilà bien embêtée!! Car malgré tout ce que j’ai pu lire de positifs sur « Le mystère de la crypte… », j’ai pas vraiment accroché.

J’avais entendu dire qu’il s’agissait d’une enquête hilarante… et  si ma bouche a esquissé à un seul moment l’ébauche d’un sourire, c’est sans doute parce que je devais penser à autre chose. J’ai lu aussi qu’il s’agissait d’un roman « déjanté » (alors là, j’en reste coite…qu’est-ce qui m’arrive???) ou bien qu’on s’attachait au personnage, ce qui, je le précise, n’a pas été franchement mon cas. Quant à l’enquête, même si je suis parfaitement consciente qu’elle ne sert que d’excuse au roman, je l’ai vraiment trouvé limite et la fin, totalement improbable. Mais c’est sans doute ce qui fait le côté « déjanté » du roman justement…. (suis-je à côté de la plaque? Il faut que je me reprenne!)

A côté de ces remarques beaucoup moins positives que ce que j’avais pu lire, je dois reconnaître que ce qui peut faire l’attrait de ce bouquin, c’est le style d’écriture. Les digressions du fou-enquêteur sont assez étonnantes, voire extravagante (je suis sûre qu’à la fin de cette analyse, j’aurais perçu le côté « déjanté », j’y crois), mais toujours d’une tournure parfaite. Il faut voir ce qu’il est capable de sortir comme arguments dans la seconde pour s’expliquer ou se disculper. Et même si je n’ai pas été emballée par ce roman, j’ai bien perçu le but réel de l’auteur: montrer les dysfonctionnements de la société en mettant en scène un fou qui enquête pour le compte de la police, prête à le relacher s’il réussi. De ça, j’étais sûre dès le départ, il ne s’agissait pas d’un polar tel qu’on le conçoit mais plutôt d’une parodie. 

J’exagère sans doute beaucoup car on ne peut pas nier toutes les bonnes critiques à son sujet. Mais bon, ça n’a pas fait tilt avec moi même si on est bien loin, même très loin, d’un mauvais bouquin. Je pense que pour ceux qui apprécient les situations décalées, ce roman ne les décevra pas. En ce qui me concerne, je m’attendais à autre chose, je ne sais pas exactement quoi, mais autre chose….

Mais, mais, mais…. étant l’heureuse propriétaire de deux autres livres du même auteur, je me décide, je m’engage, à retenter l’expérience!! Et peut-être arriverais-je à apprécier le décalage et l’originalité de ces romans.

Petites infamies, Carmen Posadas

Mardi 5 août 2008

Petites infamies, Carmen Posadas dans EUROPE infamies

4ème de couverture :

Bien sûr, bien sûr que Nestor Chaffino, traiteur madrilène de talent, avait imaginé sa fin dans ces jeux morbides auxquels les hommes s’adonnent parfois. Mais son imagination avait sans doute mis moins d’ironie que le fit le sort en le guidant à la mort, derrière la porte close de la chambre froide d’une villa de la Costa del Sol. La question classique tombe alors, comme le couperet sur un quartier de viande : cette mort est-elle accidentelle et si ce n’est pas le cas, qui est le coupable ? Interrogation d’autant plus passionnante que Nestor collectionne aussi bien les secrets culinaires que les secrets inavouables de tous les occupants de la maison qui fut son tombeau…

Mon avis :

En général, j’affectionne énormément les histoires policières à la « sauce » Agatha Christie et avec « Petites infamies » de Carmen Posadas entre les mains je me sentais bien partie pour une partie de Cluedo à la mode madrilène…

Qui donc a tué Nestor Chaffino retrouvé mort dans la chambre froide d’une splendide villa où une réception venait d’être donnée? S’agit-il du maître de maison, Ernesto Teldi ? Ou peut-être de sa femme, Adela ? Ou encore de leur ami Serafin Tous? Sans oublier Chloé Trias, jeune fille embauchée pour prêter main forte à Nestor? Tous susceptibles de tuer, mais un seul meurtrier…

Le début du livre m’a plutôt séduite, je trouvais que le récit s’enchainait bien, et l’étude de moeurs autant que l’histoire policière m’intriguait. Car si Nestor rédigeait dans un carnet tous les petits secrets des grands chefs cuisiniers, qu’il s’amusait à intituler « Petites infamies », il fut aussi le témoin, souvent fortuit et imprévu, d’infamies commises par nos susdits personnages. Et si Nestor n’a jamais pensé à jouer au maître chanteur, sa présence ce soir-là est pourtant ressentie comme un danger,  une douloureuse menace. Comment l’empêcher de parler, lui qui ne voulait rien dire?!!

Mais voilà, malgré l’humour et le ton caustique de l’auteur, une écriture dynamique et une idée qui paraissait originale, la fin est, à mon goût, totalement décevante. Ca tourne à la caricature, et le dénouement est…. bah à vrai dire je le cherche encore!! Laissez moi le temps de jouer de la vapeur pour décoller la couverture à la recherche du feuillet caché, et je vous parlerai alors de la fin surprenante que j’attendais tant… Nan, plus franchement, la fin est complétement tirée par les cheveux. Aïe, aïe, aïe, ça fait mal!! Ceci dit, je me fais souvent la réflexion qu’il y a des livres dont on suppose l’épilogue à la moitié du livre, et d’autres où la fin est tellement tordue qu’on aurait été bien en peine de l’imaginer…  

Alors, je dirais seulement :  »amis lecteurs blasés des policiers, réfléchissez avant de goûter à celui-ci! Il n’est pas dit que vous le trouviez savoureux. » 

Adios Hemingway, Leonardo Padura

Lundi 23 juin 2008

Adios Hemingway, Leonardo Padura dans AMERIQUE DU SUD 9782757803547

4ème de couverture :

Dans le jardin de la maison-musée d’Ernest Hemingway, on déterre un cadavre portant l’insigne du FBI. Ce cher Ernest serait-il l’assassin ? Pas facile d’enquêter après tant d’années, surtout sur un écrivain de cette stature, qui vous inspire des sentiments ambigus d’admiration et de haine. Mario Conde, l’ancien flic, prend son courage à deux mains et exhume le souvenir de ce monstre sacré, généreux, odieux, inoubliable.

 Mon avis :

Livre policier, livre policier… ouais…faut le dire vite!! Mais ne vous y trompez pas, cela ne m’a pas déplu. Bien au contraire!!

Alors au final, de quoi s’agit-il? Bon ok, à la base, ça a tout d’un policier : flic solitaire et alcoolique, un peu, voire pas mal déprimé, et qui passe la plupart de ses soirées avec des amis autour d’une bouteille de rhum. Et puis, il y a le cadavre… Et qui dit policier + cadavre, dit « enquête ». En décor, imaginez-vous Cuba, la Havane plus extactement, ses rues encore vivantes malgrè un régime rigide et dépassé, son rhum, sa musique et ses jolies filles. Voilà, le décor est posé…

Mais le petit détail qui fait toute la différence avec d’autres policiers, c’est l’endroit où était enterré le mort… eh oui!! Parce qu’en fait ça fait un petit moment qu’il semble nourrir les vers celui-là. Et pas n’importe où en plus! Dans le jardin de la maison, maintenant reconvertie en musée, de l’écrivain Ernest Hemingway…

Si pour les policiers cubains il s’agit là d’une affaire sans intêret, pour notre flic à la retraite, le travail reprend. C’est que le père Hemingway, l’inspecteur le Conde l’a vu et surtout il en a entendu parler quand il était petit. Et il lui inspire autant d’admiration pour son génie créateur que de dégoût et de haine… Il va alors partir à la quête de la vérité en interrogeant toutes les anciennes connaissances d’Hemingway encore vivantes…et autant dire qu’il en reste peu!!

Mais au final, on reste bien conscient que cette investigation policière, écrite par Padura, n’est qu’un prétexte pour parler du grand écrivain, de la création, et du vide que laisse la mort pour ne laisser survivre que les oeuvres : à croire que l’écriture, comme les autres formes d’art, est une tentative d’atteindre l’éternité et que le talent est une façon d’excuser toutes ses erreurs et faiblesses, et de se réhabiliter soi-même.

La voix du violon, Andrea Camilleri

Samedi 21 juin 2008

La voix du violon, Andrea Camilleri dans EUROPE 514W25WS94L._SL500_AA240_

4ème de couverture :

« Quand c’est pas le jour c’est pas le jour ». Voilà les termes du truculent commissaire Salvo Montalbano de Vigata, Sicile, quand Gallo, son chauffeur qui se prend pour Fangio, entre en collision avec une Twingo mal garée. L’accident va entraîner indirectement une macabre découverte : le corps nu de Michela Licalzi, une jeune femme assassinée dans une villa à la limite de la zone officielle du commissaire. Montalbano va devoir mener une enquête complexe, affronter l’hostilité des institutions et les théories d’un collègue plutôt concurrent, tout en devant répondre à la question du mariage à sa compagne Livia, et en étant fort ému par une belle amie de la victime… Comme d’habitude, il prendra quelques libertés avec la légalité pour faire apparaître la vérité.

Mon avis :

Voilà un roman policier frais, drôle et dont l’intrigue fonctionne à la perfection. On se sent tellement bien dans ce petit village sicilien que l’on ne voudrait plus en repartir : la chaleur et la musique de la langue, même traduite, nous atteint et fait du bien.

On se prend vite d’amitié pour ce cher Montalbano qui, en plus de résoudre son enquête, est souvent amené à gérer d’autres soucis plus personnels. Et c’est bien ça qui nous le rend attachant.

Une mort à Lisbonne, Robert Wilson

Vendredi 20 juin 2008

Une mort à Lisbonne, Robert Wilson dans EUROPE

4ème de couverture :

En 1941, dans une Europe en guerre, Klaus Felsen, industriel allemand, est envoyé au Portugal pour le compte des SS. Tout-puissant en ce pays, il ne recule devant rien pour assurer les intérêts des Allemands aussi bien que les siens : il triche, trahit et viole… Des années plus tard, à Lisbonne, le cadavre de Catarina Oliveira est retrouvé sur une plage. Jolie adolescente aux yeux bleus, fille unique d’un couple de grands bourgeois à la réputation irréprochable, Catarina collectionnait les amants et flambait son existence comme si elle fuyait devant quelque chose d’insupportable. Mais quoi ? L’enquête est confiée à l’inspecteur Ze Coelho, flic anticonformiste, qui s’obstine dans sa quête de la vérité. Plongeant dans un univers d’une perversité inouïe, il déterre les secrets de famille et le lien existant entre Catarina et le SS. Un lien effacé par le temps, ignoré de tous, sauf de ceux qui ont minutieusement programmé la suppression de la jeune fille.

Premier roman de Robert Wilson.

Mon avis :

Il ne s’agit pas ici d’une simple enquête policière sur un crime violent, quoique l’intrigue soit très bien menée à mon goût. À ce sujet, je dirais que le suspens est riche, bien constuit, et qu’amateurs de rebondissements multiples, vous serez servis…

Face à cette intrigue policière, l’inspecteur Ze Coelho va, pour chercher des indices, remonter le temps et découvrir ainsi le lien entre la jeune fille assassinée et un SS allemand, violent, cruel, venu au Portugal pour y acquérir, de manière illégale, du tungstène. Et j’ai beaucoup apprécié le fait de passer d’une époque à une autre en essyant toujours de créer un lien de cause à effet entre les deux.

Enfin, pour finir la liste de ce que j’ai apprécié dans ce bouquin, il y a cette évocation du Portugal et de son rôle joué pendant la Seconde Guerre mondiale, ainsi que celle de la ville de Lisbonne où vous pourrez découvrir ses ruelles, ses bars, ses tramways…

Cependant, un aspect de ce roman m’a quelque peu déplu : il s’agit de cette abondance de scènes violentes, cruelles et sordides qui choquent.

Mais ma petite âme sensible n’a pas souhaité s’abstenir pour autant!