4ème de couverture :
De retour aux Etat-Unis après avoir vécu ving ans en Angleterre, Bill Bryson s’étonne : “Les Américains ont produit plus de prix Nobel que le reste du monde réuni. Et pourtant, selon un sondage, 13 pour 100 des Américaines sont incapables de dire si elles portent leur slip sous ou sur leurs collants.
Durant les dix-huit premiers mois de son établissement en Nouvelle-Angleterre, notre héros sa lance alors à la “redécouverte” de l’Amérique avec l’humour pour seule arme. Rien n’échappe à son sens de l’observation ni à son manque de sens pratique. Il lui faut guerroyer avec l’administration et les supermarchés, avec la publicité et les séries télé, avec l’informatique et le jardinage, avec les créatures de la forêt et son coiffeur, et même avec son épouse britannique, qui deviendra vite une Américaine accomplie.
Mon avis :
Après quelques vingtaines d’années passées en Angleterre, Bill Bryson retrouve son Amérique natale où il emménage avec femme et enfants. Pour un hebdomadaire britannique, et surtout pour notre plus grand bonheur, Bill va relater, sous forme de chroniques, les défauts et travers de l’American way of life. Il va prendre un plaisir certain à croquer les moeurs des Américains avec des sujets tels que la chasse à l’élan, les joies de l’informatique, la malbouffe, les risques des sports d’hiver, les préparations des fêtes de fin d’années et autres Thanksgiving, ou encore la découverte de gadgets en tout genre (le broyeur d’ordures ménagères étant sans doute la plus tordante), etc.
Avec beaucoup de finesse d’esprit, il va porter un regard décalé sur tout ce qui fait le quotidien de la société américaine, sans tomber dans la polémique ou la controverse, même s’il n’hésite pas à aborder des sujets plus sérieux tels que la peine de mort, l’écologie, la drogue ou le racisme. On pourra peut-être lui reprocher de pousser à l’extrême certains travers des Américains, mais avec l’humour comme arme, il nous apprend à dépasser le premier degré…
Ce qui est très intéressant et qui fait d’autant plus réfléchir, c’est qu’avec les années, ce livre datant d’il y a un peu plus de 10 ans, certains particularismes spécifiquement américains se sont maintenant généralisés et sont parvenus jusqu’à nous. Ainsi la malbouffe, le gaspillage, ou la pollution sont autant de reproches que l’on peut faire à nous autres européens. Car Bill met le doigt là où ça fait vraiment mal et démontre l’absurde de nos vies modernes.
Mais, au final, ce que j’ai vraiment adoré dans ce livre, c’est l’humour, le cynisme de l’écriture de Bryson. C’est l’anti-héros par excellence, qu’on le chausse de patins à glace ou de maillot de bain, qu’on lui demande de jardiner ou d’installer le sapin de Noël, qu’il prenne l’avion ou réserve une chambre d’hôtel… Toutes ces anecdotes sont un pur régal, et on souhaiterait partager beaucoup de ces moments avec lui, en véritable spectateur… C’est un parfait mélange d’humour et d’intelligence. Encore un bon moment passé en compagnie de Bill…